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tc.li INSECTES HÏMÉNOl'ÏÈKES.
vidiis neutres, remarquables ])ar leur tète beaucoup plus
grosse cpie d'ordinaire et en plus petit nombre. Dupont de
NemourSj sans être naturaliste, avait déjà aussi observé cette
différence (Voyez son Recueil de mémoires sur divers sujets).
M. Lacordaire , que j'ai déjà cité, m'a donné une iburnii
neutre, A'oisine de \Atta cephaloies de Fabricius, en m'assurant
que les individus de cette sorte étaient les défenseurs de
leur société, et paraissaient en outre remplir les fonctions de
capitaines, dans leurs exciirsions , et qu'ils se tenaient alors
stu' les cotés de la troiqie voyageuse.
On donne vulgairement le nom (Voeufs de fourmis aux larves
et aux nym|ihes; ceux delà l'\ fauve servent de nouniture
aux jeunes faisans. Les neutres empêchent les individus qui
viennent d'acqiiérir des ailes, de sortii', jusqu'au moment
propice et toujours déterminé par une clialeur de l'atmosphère
assez forte. Elles leur donnent alors leur liberté, en
leur frayant des issues favorables.
I^a plupart des fourmilières sont uniquement composées
d'individus de la même espèce ; mais la natiu'e s'est écartée de
ce plan à l'égard de la - f . roussdfre on amazone, et de celle
c[ue j'ai nonnnée santjuine. Leurs neutres se procurent jjar la
violence îles auxiliaires de leur caste, mais d'espèces différentes,
et que j'ai désignées sous le nom de noir cendré mineuse.
Lorsque la chaleur du jour commence à décliner, et
régulièrement à la même heure, du moins pendant quelques
jours , les fourmis amazones ou léijiomiaires quittent leurs
nids , s'avancent sur une colonne serrée, phis ou moins nombreuse
suivant l'étendue de la population , et se dirigent eu
corps d'armée jusqu'à la fourmilière qu'elles veulent spolier.
Elles y pénètrent, malgré l'opposition et la défense des propriétaires,
saisissent avec leurs inandibides les larves et les
nymphes des fourmis neutres, propre.s à ces sociétés, et les
transportent, en suivant le même ordre, dans leur habitation.
FAMILLE DES lUaÉP.Or.VNES. 1(!7
D'autres fourmis neutres de leur espèce, mais en état parfait,
qui y ont pris naissance ou qui ont été arrachées à leurs foyers,
de la même manière, en preiment soin, ainsi que de la postérité
de leurs vainqueurs. Telle est la composition des fourmilières
mixtes. Ces ciu'ieuses observations, et que j'ai vérifiées,
sont dues à M. Iluber fds, qui, par ses découvertes, niarclie
si glorieusement sur les traces de son père.
On sait que les fourmis sont très friandes d'une liqueur
sucrée qui transsude du corps des ]nicerons et des gallinsectes.
Quatre à cinq espèces portent et ra.ssemblent au fond
de leur nid, surtout dans la mauvaise saison, ces pucerons et
leurs oeufs même. Elles s'en disputent aussi entre elles la possession.
11 y en a qui se construisent, avec de la terre, de petites
galeries, partant de la fourmilière et prolongées dans
tonte la longueur des arbres, jusqu'aux branches chargées de
ces insectes. O s faits intéressans ont été recueillis par le naturaliste
que nous venons de citer ( Voyez ses Recherches sur
les fourmis indigènes).
Les fourmis poiu'vries de sexe péi'issent au plus tard vers
la fin de l'automne ou dès les premiers froids. Les ouvrières
passent l'hiver engourdies dans leurs fourmilières; leur prévoyance
si célébrée n'a d'autre but, à cet égard, que d'augmenter
et deconsolider leur habitation par toutes sortes de moyens;
car des vivres seraient inutiles pour nn temps où elles ne peuvent
en faire usage.
I/économie des fourmis étrangères, ])arliculièrement de
celles qui habitent les contrées équatoriales, nous est inconnue.
Si l'espèce qu'on a nommée fourmi de visite rend quelquefois
service à nos colons, en purgeant leurs habitations des
rats et d'une foule d'iosectes domestiques destructeurs ou incommodes,
d'autres espèces font maudire leur existence, par
les pertes considérables qu'elles font éprouver et qu'il est
impossible de prévenir.