INSECTES MÉVUOl'TÈRES.
Le dessous du second anneau de l'abdomen renferme, dans
les mâles, leurs organes sexuels, et, comme ceux de la femelle,
sont situés au dernier anneau; l'accouplement de ces insectes
s'opère différemment que dans les autres. Le mâle, planant
d'abord au-dessus de sa fenielle, la saisit par le col, au moyen
des crochets de l'extrémité postérieure de son ventre, et s'envole
ainsi avec elle. Au bout d'un temps plus ou moins long,
celle-ci se prêtant à ses désirs, courbe en dessous son abdomen
et en applique l'extrémité sur les parties du mâle, dont le corps
est alors courbé en forme de boucle. La copulation a souvent
lieu dans les airs, et quelquefois encore sur les corps où ces
insectes sont posés. La femelle, pour pondre ses oeufs, se met
sur des plantes aquatiques, peu élevées au-dessus de la surface
de l'eau, et y plonge l'extrémité postérieure de son ventre.
I,es larves et les nymphes vivent dans l'eau jusqu'à l'époque
de leur dernière transformation, et sont assez semblables
à l'insecte parfait, aux ailes près. Mais leur tète, sur laquelle
on ne découvre pas encore les yeux lisses, est remarquable
par la forme singulière de la pièce qui remplace la lèvre inférieiu
e. C'est une espèce de masque, recouvrant les mandibules,
les mâchoires et presque tout le dessous de la téte. Il
est composé i° d'une pièce principale, triangulaire, tantôt
voûtée, tantôt plate, que Réaumur nomme mentonnière, s'articulant
, par une charnière , avec un pédicule ou sorte de
manche annexé à la téte; 2° de deux autres pièces hisérées
aux angles latéraux et supérieurs de la précédente, mobiles à
leur base, transversales, soit en forme de lames assez larges et
toutes ces variétés [yoyez son ouvrage intitule
Hone cniomoL). Le genie Fetalura du
docteur Leach (Zool. Misceli.), ne reposant
esseutielleuieiit que sur des caractères
tirés de ces appendices, ne me semble pas
pouvoir être admis, parce (pie cette base
une fois adoptée, il faudr.iit établir [ircsque
iuilant de genres qu'il y a d'espèces.
l ' A M I L L E DES SUBULICORNES. 8i>
dentelées , semblables par leur jeu et la manière dont elles
ferment la bouche, à des volets, soit sous la figure de crochets
ou de petites serres. Réaumur donne à cette partie dtt masque
oià la mentonnière s'articule avec son support, ou le genou,
et qui paraît la terminer inférieureraetit, lorsque le masque
est replié sur lui-même, le nom de menlon. L'insecte le déploie
ou l'étend d'une manière très preste, et saisit sa proie
avec les tenailles de sa partie supérietire. L'extrémité postérieure
de l'abdomen présente tantôt cinq appendices en forme
de feuillets de grandeur inégale, pouvant s'écarter ou se rapprocher,
et composant alors une sorte de queue pyramidale ;
tantôt trois lames allongées et velues, ou des espèces de nageoires.
On voit ces insectes les épanouir à chaqtie instant,
ouvrir leur rectimi, le remplir d'eau, puis le fermer, éjaculer
bientôt après avec force, en manière de fusée, cette eau mêlée
de grosses bulles d'air, jeu qui paraît favoriser leurs mouvemens.
L'intérieur du rectum (1) présente à l'oeil nu douze
rangées longitudinales de |)etites taches noires , rapprochées
par paires, semblables aux feuilles ailées des botanistes. Vues
au microscope, chactme de ces taches est un composé de petits
tubes cotiiques, ayant la structure des trachées, et d'où
partent de petits rameaux qui vont se rendre dans six grauds
troncs de trachées principales, parcourant toute la longueur
du corps.
Arrivées à l'époque de leur dernier changement, les nymphes
sortent de l'eau, grimpent stu- les tiges des plantes, s'y
fixent et se défont de leur peau.
M. Poë, qui a fait itne étude particulière des insectes de l'ile
de Cuba, m'a raconté qu'à une certaine époque de l'aimée, les
(1) Cuv., Méui. delà soc, iriiist. nal. in 4", p. 4S.
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