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1(11 INSECTES llYMÉNOPÏÉRtS.
tres ; les mâclioires et la lèvre petites (°) ; les palpes tililbriiies,
dont les maxillaires plus longs (') ; le thorax comprimé sur les
côtés, et l'abdomen presque ovoïde, muni, dans les femelles
et les ouvrières, tantôt d'un aiguillon, tantôt de glandes situées
près de l'anus, et qui sécrètent un acide particulier, distingué
sous le nom de formiqve.
Elles vivent en sociétés et souvent très nombreuses. Cliaque
espèce est de trois sortes : les vtâles et les femelles, qui ont
des ailes longues, moins veinées que dans les autres hyménoptères
de cette section et très caduques, et les neutres, privés
d'ailes, et qui ne sont que des femelles dont les ovaires
sont imparfaits. Les deux premières sortes d'individus ne se
trouvent, sous leur dernière forme, que passagèrement dans
l'habitation. Ils en sortent dès qu'ils ont acquis des ailes. Les
mâles, très inférieurs pour la taille aux femelles, ayant encore
la tète et les mandibules proportionnellement plus petites, et
les yeux plus gros, les fécondent au milieu des air.s, où ils
forment avec elles des essaims nombreux, et périssent bientôt
après, sans rentrer dans leur ancien domicile, où leur présence
n'est plus nécessaire. Ces femelles, propres à devenir
mères, s'éloignent de leur berceau, et après avoir détaché
leurs ailes, au moyen de leurs pattes, fondent un nouvel
établissement. Quelques-unes cependant, parmi celles qui
s'accouplent aux environs de la fourmilière, sont retenues
par les neutres, qui les ramènent dans l'habitation, les empêchent
d'en sortir, leur arrachent les ailes, et les contraignent
d'y faire leur ponte; mais elles en sont chassées, à ce
que l'on ci-oit, des que le voeu de la nature est rempli.
Les neutres, distincts, non-seulement par le défaut d'ailes
et d'yeux lisses, mais encore parla grandeur de leur tète,
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leurs fortes mandibides, leur thorax plus coniprimé et souvent
noueux, leurs pieds proportionnellement plus longs,
sont seuls chargés des travaux relatifs à l'habitation et à l'éducation
des petits. La nature et la forme des nids ou fourmilières
varient selon l'instinct particulier des espèces ; elles les
établissent plus généralement dans la terre; les unes n'emploient
que ses molécules, et leur habitation est presque
entièrement cachée; les autres s'emparent de fragmens de
matières végétales et autres qu'elles rencontrent, et élèvent
au-dessus du terrain où elles se sont établies, des monticules
coniques ou en forme de dômes. On en connaît qui ont pour
domicile habituel le tronc des vieux arbres, dont elles percent
l'intérieui' en tous sens ou en manière de labyrinthe. Elles
tirent partie de la sciure. Diverses routes ou galeries, quoique
irrégulières en apparence, conduisent au séjour spécial de la
race future.
Les neutres vont à la recherche des provisions, paraissent
s'instruire par le toucher et l'odorat de l'heureux succès de
leurs découvertes, s'encourager et s'aider mutuellement; des
fruits, des insectes ou leurs larves, des cadavres de quadrupèdes
ou d'oiseaux de petite laille, etc., leur servent de nourriture.
Elles donnent la becquée aux larves, les transportent,
dans les beaux jours, à la superficie extérieure de leuf
habitation, pour leur procurer de la chaleur, les redescendent
plus bas, aux approches de la nuit ou du mauvais temps, le.s
défendent contre les attaques de leurs ennemis, et veillent
avec le plus grand soin à leur conservation, particulièrement
lorsqu'on dérange leurs nids. Elles ont la même attention
pour les nymphes, dont les unes sont renfermées dans inie
coque et les autres à nu; elles déchirent l'enveloppe des premières
lorsque le temps de leur dernière métamorphose est
arrivé.
Diverses espèces de fourmilières m'avaient olïert des uidi