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INSECTES HYMIÎNOPTÈRES.
ques modifications près , aux bourdons proprement dits (1). La cire,
d'après les expériences du même naturaliste, ne serait qu'une élaboration
du miel, et le pollen, mélé d'un peu de celte substance, ne servirait
qu'à la nourriture de ces insectes et de leurs larves.
M. Huber distingue deux sortes d'abeilles ouvrières; les premières,
qu'il nomme cirières, sont chargées de la récolle des vivres, de celle
de tous les matériaux de consiruclion et de leur emploi ; les secondes
ou les mot/rricM, plus petites et plus faibles, sont faites pour la retraite,
et toutes leurs fonctions se réduisent presque à l'éducation des petits, et
aux soins intérieurs du ménage-
Nous avons vu que les abeilles ouvrières ressemblent aux femelles en
plusieurs points. Des expériences curieuses ont prouvé qu'elles sont du
même sexe, et qu'elles peuvent devenir mères, si, étant sous la forme
de larves, et dans les trois premiers jours de leur naissance, elles
reçoivent une nourriture particulière, celle qui est fournie aux larves
des reines. Mais elles ne peuvent acquérir toutes les facultés de ces
dernières, qu'étant alors placées,dans une loge plus grande ou semblable
à celle de la larve de la femelle propre, la cellule royale. Si, étant
nourries de cette manière, leur demeure reste la même, elles ne peu -
vent donner naissance qu'à des mâles, et difTèrent en outre des femelles
par leur taille plus petite. Les abeilles ouvrières ne sont donc que des
femelles dont les ovaires, à raison de la nature des alimens qu'elles
ont pris en état de larve, n'ont pu se développer.
La matière qui compose leursgâteaux ne pouvant résister aux intempéries
de l'air, ces insectes n'ayant pas d'ailleurs l'instinct de se construire
un nid ou une enveloppe générale, ils ne peuvent s'élablir que
dans les cavités OÙ leur ouvrage trouve un abri naturel. Les ouvrières
chargées seules du travail, font avec la cire ces lames composées de deux
rangs opposés de cellules hexagones, à base pyramidale, et formée de
trois rhombes. Ces cellules ont reçu le nom d'alvéoles, et chaque lame
celui de gdieaîi ou de rayon. Ils sont toujours perpendiculaires, parallèles,
fixés par leur sommet ou par une des ii anches, et séparés entre eux
par des espaces qui permettent le passage à ces insectes. La direction
des alvéoles est ainsi horizontale. D'habiles géomètres ont fait voir que
leur forme est à-la-fois la plus économique sous le rapport de la dépense
de la cire, et la plus avantageuse quant à l'élendue de l'espace renfermé
( i ) C'csl ce que j'ai aussi vérifié. Voyez
le Mémoire que j'ai publié à cet égard «I qui
fail partiedu recueil de ceux duMus. d'Hist.
ualurelU-,
FAMII.LI-: DES MEl.I.tKKKES.
dans chaque alvéole. Les abeilles savent cependant modifier celle forme,
selon les circonstances. Elles en taillent et en ajustent les pans, pièce à
pièce. Si l'on excepte l'alvéole propre à la larve et à la nymphe de la
femelle, ces cellules sont presque égales, et renferment les unes le couvain,
et les autres le miel et le pollen des fleurs. Parmi les cellules à
miel, les unes sont ouverles, et les autres, ou celles de la réserve , sont
fermées d'un couvercle plat ou peu convexe. Les cellules royales, dont
le nombre varie de deux à quarante, sont beaucoup plus grandes, presque
cylindriques, un peu moins grosses au bout, et ont de petites cavités
h leur surface extérieure. Elles pendent ordinairement, en manière
de stalactites, sur les bords des gâteaux, de façon que la larve s'y trouve
dans une situation renversée. Il y en a qui pèsent autant que cent cinquante
cellules ordinaires. Les cellules des mâles sont d'une grandeur
mitoyenne entre les précédentes et celles des ouvrières et placées çA et
[h. Les abeilles prolongent toujours leurs rayons de haut en bas. Elles
calfeutrent les petites ouvertures de leur habitation avec une espèce
de mastic qu'elles cueillent sur diiférens arbres, et qu'on nomme la
prnpoli's.
L'accouplement se fait au commencement de l'été, hors de la ruche,
et suivant MM. Huber, la femelle rentre dans son habitation, en portant
à l'extrémité de son abdomen les parties sexuelles du mâle. Cette seule
fécondation vivifie, à ce que l'on croit, les oeufs qu'elle peut pondre
dans le cours de deux ans, et peut-être même pendant sa vie entière. Les
pontes se succèdent rapidement et ne cessent qu'en automne. Réaumur
évalue à douze mille le nombre des oeufs qu'une femelle pond, au printemps,
dans l'espace de vingt jours. Guidée par son instinct, elle ne se
méprend pas sur le choix des alvéoles qui leur sont propres. Quelquefois
cependant, comme lorsqu'il n'y a pas une quantité suflTisante
d'alvéoles, elle met plusieurs oeufs dans le même. Les ouvrières en fout
ensuite le triage. Ceux qu'elle produit au retour de la belle saison,
sont tous des oeufs d'ouvrières qui éclosent au bout de quatre à cinq
jours. Les abeilles ont soin de donner aux larves la pâtée nécessaire,
proportionnée à leur âge, et sur laquelle elles se tiennent, ayant le
corps courbé en arc. Six ou sept jours après leur naissance, elles se
disposent à subir leur métamorphose. Enfermées dans leurs cellules
par les ouvrières qui en ont bouché l'ouverture avec un couvercle
bombé, elles tapissent les parois de leur demeure d'une toile de soie,
se lilent une coque, deviennent nymphes, et, au bout d'environ douze
jours de réclusion, se dégagent et se montrent sous la forme d'abeilles.
Les ouvrières aussitôt nettoient leurs loges, afin qu'elles soient propres
à recevoir un nouvel oeuf. Mais il n'en n'est pas ainsi des cellules royal
e s ; elles sont détruites, et les abeilles en reconstruisent d'atitress'il
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