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INSECTES HÉMIPTÈRES.
des Annales des sciences naturelles. Nous ne suivrons
point ce profond observateur dans cette foule de détails
intéressans qu'il nous présente sur leur organisation, et
qu'il accompagne d'excellentes figures, et nous nous bornerons
à l'exposition d'un caractère anatomique qui paraît
être exclusivement propre à ces insectes. Dans tous,
suivant lui, le ventricule chylifique, ou l'estomac, est
d'une longueur remarquable; il débute par une dilatation
oblongne, courbe ou droite, et il dégénère constamment
en un conduit iutestiniforme, qui revient sur
lui-même, pour s'aboucher vers l'origine de ce même
ventricule, à côté de l'insertion des vaisseaux hépatiques,
non loin de la naissance de l'intestin; tous ont
quatre vaisseaux biliaires. Dans les cigales, ce ventricule
a la forme d'une anse, dont la partie droite se dilate en
une grande poche latérale et souvent plissée ; son extrémité
supérieure se trouve liée à l'oesophage par un ligament
supérieur, et l'autre conduit à ce prolongement
étroit, tubulaire, fort long, replié sur lui-même, ayant
la forme d'un intestin, et qui, à la suite de ces circonvolutions,
remonte pour se réunir à cette poche, près de
l'insertion des vaisseaux hépatiques. Cette disposition
vraiment extraordinaire du ventricule chylifique qui,
après plusieurs circonvolutions, vient se dégorger dans
lui-même, en continuant un cercle complet parcouru par
lehquide alimentaire, est sans doute d'une ex])licatlbn
FAMILLE DES CICADAIRES. ."iS
physiologique assez embarrassante, mais elle n'est pas
moins un fait bien prouvé et constant, et qui forme le
trait le plus caractéristique de l'anatomie de la cigale et
d'autres cicadaires. Dans la Ledi-a aurita de Fabricius,
ou la Procigale grand-diable de Geoffroy, la portion
renflée du ventricule chylifique est placée directement
à la suite du jabot; il n'y a, de chaque côté, qu'une seule
grappe d'utricules salivaires, caractère cjue l'on observe
aussi dans la Cercope écumeuse, tandis qu'il y en a quatre,
deux de chaque côté, dans les cigales. Dans la membrane
cornue , l'anse duodénale est remplacée par une
poche fort courte, mais tenant aussi à l'oesophage par
un filament suspenseur, caractère qui n'est propre qu'à
ces insectes.
Les unes {chanteuses) ont les antennes de six articles
(") et trois yeux lisses (") (i). Elles embrassent la di-
(]) Le racsothorax, vu en dessus, est
l)eaucoup plus .spacieux que le pvolbovax,
se rètrccil vers son exlrémité, qui forme
une sorte d'ccusson. Il en est presque de
même dans les Fulgores et autres genres qui
en dériveiU. Le mcsotboi'a.i a souvent la
figure d'un triangle renversé, el le prolhovax
est ordinairement très court et transversal.
Dans les Cicadaires suivantes, telles
que les membranes, etc , il est au contraire
ijeaucoup plus étendu que les autres segmens
» Pl. 95, ilg. 2
thoraciques, très développé dans un sens
ou dans un autre, et le mésothorax ne se
présente plus que sous le forme d'un écusson
ordinaire et triangulaire. Dans toute
cette famille, le métathorax est très court et
caché. Considérée dans ses rapports avec les
autres insectes, la tète des Cicadaires, vue
par devant, nous offre, immédiiUement audessus
du labre, un espace triangulaire, répondant
àl'épistome ou au chaperon ; ensuite,
en remontant, un autre espace, sou-
{b) Pl.()5, fig. ib, h.