
s’il y avoit des chemins plus praticables
pour y arriver, et pour faciliter le dé*
bouché des marchandises sortant des ma^
nufactures.
Il y a en outre , dans la partie inférieure
de ce lieu, un grand réservoir d’eau vive
consacré aux truites , que l’on conserve
pour l’usage particulier des Comtes. Nous
en vîmes beaucoup qui nagoient ; mais
elles sont inférieures , pour le goût et la
délicatesse , à celles que l’on pêche dans
la rivière Fiora ,• il seroit, je crois. très-
difficile d’en trouver de meilleures dans
toute l’Italie.
Toutes ces eayx venant à se réunir
ensuite au-dessous de St.-Fiora , donnent
naissance à la rivière de ce nom.
Le comté de St.-Fiora, qui étoit chef-
lieu d’une seigneurie , faisoit autrefois
partie de l’état que possédoient en souveraineté
les comtes Atdobrandesçhi. Guida
di Buoso Sfon^a épousa Cécile Aldobran*
deschi, qui lui apporta en dot St.-Fiora
avec ses dépendances. Marie Sfor^a er\
vendit la souveraineté en 1633 à Ferdinand
I l , grand Duc de Toscane; mais ce
dernier la lui rendit le meme jour a
titre de fief: de manière qu’il est encore
possédé aujourd’hui par la maison S formel
Cesarini. Un Vicaire féodal nommé par le
Comte, gouverne ce p a y s , qui relève
pour le criminel du Vicaire royal d Arci-
dosso.
Je ne veux pas finir ce Chapitre sans
faire mention d’une ceremonie des habitans
de St.-Fiora. Tous les ans, au premier de
Mai, ils apportent des forêts voisines un
arbre tout entier, et le plantent au milieu
de la ville sous le nom de Mai avec beaucoup
de pompe et d’acclamations.
J’ai vu pratiquer la même cérémonie
en France, en certains endroits. On alloit
chaque année planter un mai le plus haut
que l’on pouvoir trouver, devant la maiso n
des premiers magistrats des villes principales
; dans les terres seigneuriales, on ie
plantoit devant le château du Seigneur du
lieu et enfin vis-à-vis. l’hôtel des personnes.