
de la forêt pour éviter d’être inondés d’une
autre manière par les feuillages des buissons
et des broussailles surchargées d’eau qu’il
nous eût fallu traverser, nous préférâmes
un chemin découvert qui se trouve au
pied de la montagne, et nous cherchâmes
à découvrir le point oit cessoit le peperino.
Il continuoit à notre gauche , et en le côtoyant
ainsi de plus ou moins près, nous
descendîmes dans un terrain calcaire jus-
ques au torrent Vetra} auprès duquel
je détachai d’une masse de pierre à chaux
une croûte composée de cristaux de roche
très-transparens, et mêlée de cristaux de
spath calcaire rhomboïdal.
Lorsqu’on va du Vivo à Castel del
piano, le torrent Vetra présente du côté
opposé un aspect très-curieux. Sa r iv e ,
de ce côté, et spécialement à la gauche
du chemin , est presque perpendiculaire et
taillée à p ic , et a au moins cinquante
brasses d’élévation. Cette espèce de mur est
composé de couches parallèles et horizontales
de pierre calcaire-coltelline, mais si
serrées
serrées et si bien disposées depuis le bas
jusqu’au haut, que l’on jureroit que c’est
une construction en brique qui a pour
ciment le peu de terre qu’il y a dans les interstices
de ces lits de pierre calcaire. Mais
vers la base qui est baignée par l’eau de
la Vetra , ces lits sont beaucoup plus
rapprochés les uns des autres ; on n’y ap-
perçoit presque pas de terre intermédiaire :
ce qui donne à cette partie l’apparence
d’un mur de brique bâti à sec.
Après avoir passé le torrent appelé le
Bugnano, on voit de nouveau reparoître
lespeperini. Nous attachant à suivre leurs
traces, et à voir jusqu’où ils se prolon-
geoient, nous descendîmes à pied de la
.montagne le long de Bugnano. Nous
les vîmes constamment continuer au-delà
du torrent, mais au bas de la descente
on y voyoit aussi des pierres mêlées de
pierres calcaires ; tandis que du côté opposé,
il n’y avoit que des masses de rochers
de pierre calcaire et de pierre sablonneuse
ou grès : comme nous étions tout près
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