
et nous partîmes des bains à onze heures du
matin par une chaleur excessive (* ) qui
étoit encore augmentée par le reflet de
ces tartres et de ces travertins blancs , et
nous prîmes la route de la montagne.
A quelques pas au-delà de la soufrière dont
nous avons parlé, on commence à trouver
des rochers de travertin. Ils se trouvent
toujours de plus en plus gros, et détachés
les uns des autres à mesure que l’on
approche d’un petit hermitage, nommé
vulgairement St.-Philippïno. Dans cet
endroit il y en a qui s’élèvent jusqu’à
vingt-cinq et trente brasses.
Cet hermitage consiste en une grande
chambre taillée à pointe de ciseau dans
une seule pièce détachée de travertin.
Un mur mitoyen le divise en deux parties
, dont l’une est l’oratoire, et l’autre
une chambre à coucher. On l i t , gravée sur
(* ) Le thermomètre s’est toujours maintenu dans
les environs à 24 degrés à l’ombre.
la
A Ü M O N T A À T AÏ 3 3
la porte de l’oratoire en lettres grossières
et difformes l’inseiription barbare suivante :
Chesto liocho fu dificato per
rhabone ribelîato.
St, Philippe Benizi Florentin se retira
dans cet antique hermitage , dit-on , et
s’y tint caché pendant trois mois pour sê
Soustraire à l’élévation aü pontificat dont
les cardinaux assemblés à Viterbe le me-
naçoient, et il n’en sortit que lorsque le
pape Grégoire X eut été élu. C ’est ce qui
a donné à cette retraite le nom de St.-Phi-
lippirto , pour le distinguer d’une autre
église moins antique dédiée également à
St. Philippe Benizi. Celle-ci est située un
peu plus avant sur le chemin qui conduit
à Campiglia, bourg éloigné d’un
peu plus de deux milles des bains de
St.-Philippe. On y voit annexé un petit
couvent où demeuroient autrefois quelques
frères Servîtes, auxquels succédèrent depuis
des hermites quêteurs qui étoient en
même temps gardiens du petit hermitage.
Comme la plupart de çes hermites faiÇ