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plus, dans là suite, l’idée de préférer, pour
leurs minces repas, cette eau salée qui ne
leur coûtoit rien, au sel de gabelle qui
étoit trop cher, ils firent répandre parmi
ces infortunés, déjà épouvantés par l’épidémie
, que ces maux ne pouvoient provenir
que de l’usage de ces sources salées,
que ces missionnaires de la ferme leur
faisoient regarder comme un dangereux
poison. On ajoutoit à cela des raisons
plus déterminantes encore , telles que
des procès criminels, des saisies, des em-
prisonnemens, et autres poursuites semblables
, suggérées sans doute par un zèle
sincère pour l’ordre et pour le bien public*
Et dans quel temps commettoit-on ces
vexations ? dans un temps où la famine
et une épidémie mortelle dévastoient la
Toscane et remplissoient ce malheureux
pays de misère et d’horreur. Cependant
la disette et l’épidémie cessèrent, au retour
de la belle saison ; e t , au moyen des
mesures sages et bienfaisantes de Fim-
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mortel Liopotd , la famine s’éloigna de
nous pour jamais j et pour comble de
bonheur , nous vimes , peu de temps
après, disparoître, par ses soins, le fléau
de la finance, dont il ne reste plus de
trace que dans le souvenir de ces temps
malheureux, où l’on pesoit dans la même
balance, la vie d’un homme , et une
livre de sel ou de tabac.
Tout en faisant ces réflexions, nous
prîmes un autre chemin, et après avoir repassé
l'On^ola , nous trouvâmes , en divers
lieu x , la même stéatite en matrice d’un
rouge-brun et en décomposition $ nous
remontâmes à Casdglione.
Pendant le temps de la chaleur de
l’après-dîner, nous achevâmes de recon-
noître les environs de ces deux bourgs
dont nous avons parlé, et après avoir mis
en ordre la collection peu riche des plantes
et des minéraux que nous avions rassemblés
, nous prîmes, sur le soir , le chemin
Y a.