
celles qui garnissent les côtés et la voûte de
ces grottes, oh elles sont variées en cent
manières, et sous les plus jolies formes. Elles
imitent, tantôt celle d’un champignon ,
tantôt celle d’un chou-fleur, et mille autres
figures, qui seroient un ornement des cabinets
d’Histoire naturelle, si leur grande
fragilité n’en rendoit pas le transport très-
difficile. J’ai cependant réussi à en emporter
quelques morceaux à Pise, mais
il m’a fallu de grands soins et user de
beaucoup de précautions.
En examinant la composition extérieure
de ces concrétions, on les voit couvertes
de cristaux extrêmement petits en forme
d’aiguilles, le plus souvent humides, et
d’une saveur acide, sur-tout dans l’intérieur
de la grotte. J’entrai dans deux de
ces cavernes ; je fus saisi dès l’entrée
par une odeur sulfureuse, et par une
chaleur si considérable qu e , quoique je
transpire difficilement, j’eus dans l’instant
tout le corps couvert de sueur, sur-
AU M O f À M I À T a; ta
tout vers les jambes* Le thermomètre
ne s’éleva pas au-dessus du 25 e degré
au-dessus de zéro. J’allumai une bougie ;
elle brûla sans aucune difficulté , tant
que je la tins élevée vers le haut de la
voûte; mais en la baissant à deux tiers
de brasse vers la terre , la flamme s’en
détacha, et finit par s’éteindre entièrement.
J’eus la curiosité d’abaisser la tête
à cette distance, mais je fu s . frappé de
ces exhalaisons au point de perdre la
respiration, ce qui me força de sortir
promptement de la grotte pour pouvoir
respirer. Ces observations sont fort intéressantes
pour bien connoître la nature des
mofettes, mais elles sont dangereuses, et
demandent beaucoup de prudence* Au
reste, les animaux meurent quand on les
place dans cette atmosphère méphitique,
sur-tout lorsque le vent vient du midi;
parce qu’alors elles acquièrent plus de
densité, et par conséquent plus d’énergie.
J’y plongeai deux petites bouteilles à
large ouverture ; l’uoe pleine de solution
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