
des marteaux que l’eau fait mouvoir.
Un peu au-dessous est un moulin à huile
dont les pilons sont pareillement mis en
mouvement par l’eau. On voit encore
une papeterie qu’a fait bâtir le Comte
Marcellus d’aujourd’hui: l’édifice est beau
et vaste ; on y fabrique du papier de
diverses qualités.
L’abondance et la force de ces eaux qui
coulent sans interruption, pourroient faire
mouvoir dix fois plus de machines, et
augmenter par conséquent le produit de
ces manufactures. Placées comme elles le
sont dans un pays abondant en bois et
en charbon, et où les vivres ne sont pas
chers, elles présenteroient certainement
de grands moyens à un entrepreneur
intelligent, actif et économe, sur-tout
actuellement que par des vues sages et
déjà établies en Toscane avec tant d’avantage
, on y a , comme ailleurs , commencé
à ouvrir des voies de communication
avec les grands chemins du pays.
En causant avec l’administrateur du Vivo, A
je lui donnai l’idée d’établir dans ce lieu
une manufacture de fer-blanc. La grande
quantité de fer qu’on y réduit en lames en
faciliteroit parfaitement les moyens. Je lui
offris même à cette occasion les notes que
je fis en examinant une manufacture de
fer-blanc sur les confins de la Lorraine,
tout près de la Franche-Comte. Tout le
monde sait combien la consommation de
cet objet est considérable ; et il n’y en
a pas de manufacture en Italie , du
moins que je sache : c’est un tribut
considérable que nous payons à la France
et à l’Angleterre.
Il y a à un mille de Vivo une fontaine
d’eau micafère, c’est-à-dire qui rouie
avec elle des paillettes de mica de couleur
jaune bronzé. Il y en a une semblable à
deux milles de l’abbaye de St.-Salvadore ,
sur le chemin qui conduit au Vivo ; ces
paillettes ont fait donner à cette source
le nom de fontaine de l’or. Au surplus,
ces paillettes que l’eau entraîne dans son
cours, et celles que l’on trouve mêlées
dans plusieurs masses de terre de la mon