
ou roches sablonneuses, plus tendres et
plus friables, dans la composition desquels
on distingue parfaitement les sables , des
fragmens de {oophites , de coquillages ,
et d’autres corps marins : mais ces coquillages,
ces 1oophites et ces dépouilles
fossiles de corps marins se trouvent encore
séparées de toute concrétion pierreuse,
formant des couches distinctes, tantôt à
la surface , tantôt dans l’intérieur de la
terre, ou parfaitement entières, tant par
rapport à leur substance que par leur
figure, ou bien un peu altérées, et plus
ou moins décomposées par l’action des
dissolvans, ou enfin entièrement détruites,
et représentées seulement par le noyau
pierreux qui en occupoit autrefois la cavité
intérieure, mais qui, par sa dureté
seulement, a résisté à la décomposition et
à la destruction. Quelques-unes de ces
couches s’étendent absolument séparées et
distinctes; d’autres sont réunies ensemble,
et entassées les unes sur les autres, le
plus souvent avec ordre et symétrie.
au Mo n t ami a t a . lÿf
Cependant, malgré l’antique action des
dissolvans et des forces que la nature
emploie pour tout changer, tout détruire
et tout renouveler dans l’ordre physique 9
malgré l’action si répétée dés pluies, des
glaces et des orages; malgré l’impétuosité
destructive des torrens, les ravages et les
transports des fleuves ; malgré les trem-
blemens de terre et de tous les météores
qui altèrent et bouleversent si souvent
la surface et la structure intérieure de la
terre; enfin, malgré les injures du temps,
et de la main des hommes mêmes qui 9
quoique lentement, prépare pourtant par
des travaux soutenus et non interrompus
de nouveaux changemens à la terre : tous
ces amas et toutes ces couches , par leur
aspect, leur disposition et leur composition,
présentent encore à l’oeil le moins
exercé des caractères évidens de leur
commune origine. Des fonds de mer, des
dépôts et des sédimens successifs , des
atterrissemens, des transports, des roule-
mens, des concrétions de substances ma^
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