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vouloient prendre soin, de la rétablir dans
son ancienne beauté.
Nous avons fréquemment trouvé dans
cette forêt lè cratego toirninale, (cratægus
torminalis ) que les gens de la campagne
appellent ciavardello. Ses fruits ou baies
qu'on appelle aussi ciavardelle , sont
gros comme des prunes sauvages, de
couleur de feuille morte, doux et aigrelets
au goût , et renferment un noyau.
Quand on en mange une certaine quantité
, ils enivrent bientôt , comme le
feroit une liqueur spiritueuse prise avec
excès. On y voit également croître le taxas
baccata , qui par corruption , s’appelle
nasso dans le pays. Notre guide ainsi
que plusieurs Pianois nous assurèrent
que cet arbre étoit un véritable poison
pour les ânes, et que s’ils viennent à en
manger les feuilles, ils périssent, sans
qu’aucun remède puisse les sauver.
Après avoir examiné avec attention le
Pigelleto, suffisamment mouillés par la
pluie que nous venions d’essuyer, et
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peu curieux d’éprouver celle qu’un nouvel
orage nous préparoit, nous nous acheminâmes
par une autre route vers Piano.
Sur la hauteur appelée Campo tondo ,
nous vîmes un grand nombre de couches
considérables de pierre coltelline ou calcaire
feuilletée.
Aussitôt que nous eûmes, passé le torrent
appelé la. Senw morta, les peperint
reparurent sur notre chemin : c etoit une
suite de la chaîne escarpee dont j ai parle %
et qui s’étend sur les hauteurs de ce coté.
Après l’avoir franchie, nous retournâmes
à Piano par le chemin uni des châtah
gneraies et de la Madonna di S. Ptetro.
Mais le Pigelleto me fait ressouvenir
que les Pianois ont la coutume, comme
les habitans de S P Fiora de planter tous
les ans un mai au milieu du bourg. Des
jeunes gens robustes vont exprès au P F
geletto couper un beau sapin, et 1 apportent
sur leurs épaules jusques à Piano, où ils
le plantent -, l’empressement avec lequel
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