
Au moyen de ces observations faites sur
les lieux mêmes, et avec encore plus de
détail que je ne le rapporte i c i , je me
rendois compte à moi-même de l’origine
du site et de la dégradation de cet antique
et immense volcan, que je crois fermement
s’être élevé du fond des abîmes de
la mer. Combien de fois ne me suis-je pas
transporté en idée à ces époques si éloignées
où il commença à s’élever au-dessus
.des flots, et où les matières s’entassant successivement
les unes sur les autres, il porta
son sommet à l’énorme hauteur où nous
le voyons aujourd’hui, quoique dégradé
par la succession des temps, à travers des
torrens de flamme, de noirs tourbillons de
fumée, accompagnés de mugissemens souterrains
, d’éclairs, d’éclats de tonnerre ,
de tremblemens de terre, et enfin, de
tout l’appareil majestueux qui ordinairement
accompagne de semblables phénomènes
! Quel spectacle imposant et
terrible devoir présenter une si énorme
masse ? un si vaste et si magnifique in-
A U M o n t a m i a t a I 303
fcendie î Mais il n’y avoit peut-être pas
alors de spectateurs dans ce pays, et la nature
qui n’a pas besoin d’admirateurs, n’en
consommoit pas moins là comme ailleurs
l’oeuvre de ses immenses laboratoires.
C H A P I T R E X X .
Départ de l’Abbaye. Campiglia et ses
envi rons..
E t a n t partis le 26 au matin, nous
visitâmes une source dont on racontoit
des merveilles, éloignée de l’Abbaye d’environ
deux milles.
Elle sort de terre, comme je l’ai dit
ailleurs, un peu au - dessous du chemin
qui conduit au Vivo, et entraîne avec
elle des paillettes de mica jaune et brillant,
provenant de la décomposition du pepe-
rino, ce qui lui fait donner dans le pays
le nom fastueux de fontaine <dOr*