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vîmes une grande quantité de vitriol dont
la majeure partie étoit tombée en efflorescence,
se décomposoit et se perdoit.
Cette fabrique, qui étoit déjà célèbre dans
les deux derniers siècles, ( * ) avoir été
rebâtie il y a peu de temps, et on n’avoit
négligé aucune dépense pour lui procurer
toutes les commodités; mais elle est aujourd’hui
sans activité et presque abandonnée
: ce qui peut être causé par le
bon marché où se trouve actuellement
cette marchandise , et plus encore par le
manque de débouché de ce lieu qui est
hors de la portée du public, et d’un accès
très-difficile; d’où il arrive que le prix
que l’on peut espérer de ce vitriol, en
comparaison de celui des autres fabriques,
n’indemnise pas des avances et des frais.
(*) Le Mtrcati, dans sa Met alio theca vaùcana, (pag. 61)
donne une ample et exacte description de cette manufacture
qui étoit en pleine vigueur de son temps. Il
joint à la description de très-belles gravures , qui représentent
le lo c a l, les diverses opérations, et les instruments
de cet atelier.
A peu de distance de là, auprès d’un
torrent appelé la Canala, se trouvent des
morceaux isolés d’antimoine, quelquefois
cristallisés à gros prismes réunis ensemble.
J’en conserve deux superbes groupes dans
ma collection.
En remontant en dessus vers les mines
de cinabre, nous visitâmes une excavation
d’une terre granuleuse, blanche ou jaune,
appelée dans ce pays marmorino. La jaune ,
d’après l’analyse que j’en ai faite, est composée
de fer, de chaux, d’argile et de silex.
On s’en sert pour dérouiller et nettoyer
les métaux, et sur-tout les ustenciies de
cuivre jaune.
Nous passâmes ensuite aux mines de
cinabre ou de mercure. Elles sont situées
un peu au-dessus, sur la colline , creusées
presqu’à fleur de terre ; il n’y a point
de puits, point de galleries souterraines;
enfin il y a si peu de mineurs, que le
travail alloit très-lentement. Quand nous
y fûmes, il n’y avoit que trois ouvriers
qui y travailloient, et leur besogne coiî;