
V o y a g e
E lles guérirent radicalement le grand Duc
Ferdinand second, comme on le voit par
l’inscription qui existoit sur les anciens
thermes ruinés.
Cette inscription est conçue en ces termes ;
FER DINA N DUS I I , MaGNUS DUX V ,
DUM ADVERSA VALETUDINE LABORÀRET
THERMIS HISCE
CAP1TIS LANGUORE DEPULSO
BENE CONVALUIT.
LÆLIUS GULIELMUS,
OB RESTITUTI PRINCIPIS GLORIAM,
HOC EGREGIÆ MEDELÆ MONUMENTUM
POSTER1S EXCITAVIT. A. D. MDCXXXV.
Après un repos de deux heures, nous
affrontâmes de nouveau la chaleur, et nous
montâmes sur la colline tartreuse où sont
les sources des eaux minérales. 11 v en a
deux qui fournissent aujourd’hui les eaux
des bains. La première que Ton trouve, est
la moins abondante, elle a une odeur sulfureuse,
et un goût aigrelet et désagréable.
Ses eaux se rendent au bain par une petite
rigole, et elles déposent dans leur cours
beaucoup de tartre plus ou moins blanc.
Ce tartre enduit également tous les corps
qu’il rencontre , tels que le bois, les pierres,
les herbes dont il conserve la figure. Il
varie beaucoup dans sa composition. Nous
en recueillîmes des fragmens absolument
séléniteux, c’est-à-dire qui étoient un vrai
sulfate de chaux ; d’autres étoient efferves-
cens, et les ayant soumis à l’analyse chimique
, je les ai reconnus pour du carbonate
de chaux dans lequel j’ai cependant
toujours trouvé au moins une centième
partie de sulfate de chaux.
Mon thermomètre, fait d’un très-petit
tube isolé, et gradué selon Réaumur, de
2,3 degrés au-dessus de zéro, où il étoit à
l’air libre, plongé dans l’eau de cette source,
n’est pas monté au-delà de 37 degrés L.
L’autre source se trouve en remontant
sur la croupe de la colline par le chemin
qui va aux soufrières. Ses eaux sont absolument
semblables à la précédente, mais elles
sont plus chaudes j car elles firent élever le
thermomètre à 39 degrés R L’une et l’autre