
d’être concret , il est, au contraire, délayé
et mêlé à de très-petites particules
de sulfate de chaux -, mais le Naturaliste
est bien aise de le trouver là nu et isolé,
malgré son extrême tendance à se com*
biner avec un grand nombre de substances
simples et composées des trois règnes de
la Nature.
On appelle encore ces lieux il Bolloré
(l’ébullition). C’est le nom que l’on donne
plus particuliérement à un bassin qui aujourd’hui
est obstrué et desséché, et qui
servoit autrefois aux habitans voisins pour
s’y baigner. Le peuple du pays raconte
que St. Philippe Benizi en fit sortir l’eau
thermale et salutaire en frappant la terre
avec un bâton.
En descendant de là vers le torrent de
la Rondinaia, nous longeâmes une cre-
vasse longue de deux ou trois cents pas,
profonde de quinze brasses au moins
ç n certains endroits, perpendiculaire et
si étroite qu’un homme en sautant peut
passer d’un bord sur l’autre. Qn croit que
cette crevasse a été causée par quelques
tremblemens de terre. Cependant il paroît
par les trous qui se voient aux deux côtés,
que l’on y avoit fait des échafaudages
pour en retirer du soufre qui s’y trouve
en abondance, mais on a abandonné les
fouilles que l’on y avoit commencées.
Nous poursuivîmes notre chemin par
une descente extrêmement difficile vers la
Rondinaja. Tout ce terrain est couvert de
tartre et de travertins qui abondent également
dans le lit du torrent, où on trouve
grand nombre de pierres calcaires avec
des filets de spath , qui y ont été transportés
par les torrens du haut des monts
qui dominent.
La rive opposée abonde en pierre coltei-
line calcaire, brune, grisâtre et verdâtre,
qui dans quelques lieux, lorsqu’elle est
imbibée d’eau , se ramollit et forme une
espèce de pâte qui ressemble un peu à de
la marne argiileuse.
Dans les eaux des ruisseaux des deux
fontaines ci-dessus, et dans celles de la