
feu, de jaune elle devient d’un rouge
obscur permanent : alors 1 aimant qui
n’avoit auparavant aucune action sur elle ,
en attire quelques parcelles.
Le , nous nous mîmes à visiter exactement
le pays d’alentour. Nous commençâmes
par traverser de superbes châtaigneraies
-, leur beauté , sur-tout près
de la Madonna de S . P k tr o , la propreté
du sol , l’ombrage et le vert clair des
feuillages rendent ces plaines délicieuses ,
sur-tout pendant les chaleurs brûlantes de
1 ete.
Dans ces châtaigneraies au-delà de
î’éolise de la Madonna de S. Pietro,
on trouve en creusant une espèce de terre
d’un blanc sale, onctueuse au toucher,
lamelleuse, et quelquefois tachetée de
jaune ; elle ne fait point effervescence
avec les acides ; elle ne se mêle point
avec l’eau où elle mousse comme le
savon. On s’en sert pour nettoyer les
draps dans les fouieries; c’est pour cela
qu’on l’appelle terra di purgo } c’est-à-dire
terre à foulon. Comme elle devient plus
blanche en séchant, elle est très-recherchée
par les peintres, pour blanchir les
murs , les voûtes et les lambris, et les
rendre plus propres à recevoir la peinture,
ou pour la mêler avec les couleurs, et les
rendre plus claires et plus brillantes. Elle
est à très-bon marché dans ce pays, mais
ceux qui la débitent dans les villes ,
même peu éloignées, la vendent assez cher
à ceux qui ignorent le lieu d’où on la
tire. Nous descendîmes ensuite à main
gauche, au-dessous des rochers de pepè-
rinoy où les sources multipliées d une eau
limpide rendent le terrain extrêmement
frais , et entretiennent une verdure continuelle.
Dans quelques-uns des ruisseaux qui
découlent de ces fontaines, on peche
d’excellentes écrevisses ; nous en vîmes ^
et nous en pêchâmes nous-mêmes. Ces
eaux réunies dans un canal, forment un
volume d’eau qui est d’une grande utilité
pour les habitans du pays j elles font,
P 4