
â f 4 V o Ÿ a G Ë
J’ai mis line certaine portion de gîu èri
distillation au feu nu. A un petit degré
de chaleur , il s’en est élevé un flegme
chargé de l’arome de cette gîu, et il se
repandoit bien loin en vapeurs, en humectant
l’alonge et le balon qui servoient de
récipient, mais sans le moindre indice
d’acide ou d’ammoniaque.
Ces vapeurs étant cessées * j’ai augmenté
le feu; alors j’ai vu passer dans la distillation
une huile très-Colorée , grossière *
pesante et fétide. Dans le même temps ,
il s’en est développé un fluide aériforme
qui étoit du gaz hydrogène.
J’ai trouvé dans la cornue * un résidu
ou caput mortuum de couleur noire > chatoyant
, spongieux , très-léger ; et qui i
bouilli pendant long-temps dans l’eau
distillée , ne m’a pas donné le moindre
atome de sel ; ce qui n’est pas étonnanty
puisque , comme j’ai noté ci-dessus i les
lotions multipliées qu’a subies la glu , doivent
en avoir enlevé toutes les parties
saline«*
À tt M o n t a m i a t a . 255
Il résulte donc de ce travail, que la
glu est une vraie substance résineuse, insoluble
dans l’eau et dans l’alcohol, mais
très-soluble dans les huiles par expression;
et que ses principes sont une matière extractive
simple , une matière colorante
extractive , une matière colorante résineuse
, et une grande dose de substance
purement résineuse, et de plus sans doute 9
une partie saline enlevée par les lotions
réitérées.
C H A P I T R E X V I I .
Voyage de Piano à L'abbaye de S. Salvador.
j \ ous quittâmes Piano le 24 au matin $
et nous nous acheminâmes vers l’abbaye
de S. Salvador. Dans le trajet assez court
d’environ quatre milles, qui est la distance
qu’il y a entre ces deux bourgs, no^s
traversâmes de très-belles châtaigneraies;
qui réjouissoient le voyageur par la grande
quantité de fruits dont elles étoient char