
Les habitans de Montamiata , après
avoir surmonté les difficultés de la culture
du bled et de la vigne , au milieu des
rochers et dans des lieux extrêmement
difficiles, vont encore chercher fort loin
dans les endroits les moins accessibles
de la montagne , quelques portions de
terre où ils puissent semer du seigle, et
renouvellent toujours l’exemple de l’activité
infatigable et de l’industrie ordinaire
qui les caractérise,
En tournant un peu sur ces hauteurs
au couchant de la grande montagne, nous
trouvâmes la Valle grande ( la grande
Vallée). C ’est une plaine un peu creuse au
milieu, située entre la petite montagne et
les monts appelés les Pwpt deWUccello. Elle
est de figure ovale , longue d’environ un
tiers de mille, et peut avoir à peu près
un quart de mille en largeur. On y voit
vers le milieu une peme élévation formée
par des peperim et de la terre. En y laissant
tomber une pierre , on entend un
retentissement souterrain comme si l’on
a u M o n t a m i a t a ; î i f
étoit au-dessus d’une voûte. Ce retentissement
est à peu près le même que celui
qui se fait sentir sur le terrain uni de la
solfatare de Naples.
Nous trouvâmes près de la grande
Vallée, un peu plus au couchant de la
montagne, -un espace un peu moins grand ,
tout environné de roches de peperino
très - élevées , mais interrompues par de
grands affaissemens et par des fentes ruineuses.
Cet endroit s’appelle la piccola
Valle (la petite Vallée). L’une et l’autre
de ces vallées présentent à l’oeil un peu
exercé, l’aspect d’un cratère volcanique ,
d’où a été lancé la plus grande partie
des matières voisines qui portent encore
l’empreinte des efforts terribles d’un feu
souterrain.
Ce feu étant éteint ou éloigné , l’ouverture
d’où partoient les éruptions du
volcan a dû naturellement se fermer; le
cratère a dû se combler en grande partie
au moyen des ruines et de la destruction
des roches de peperino qui l’entourent,
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