
Il faut remarquer que ces châtaigniers,
venus ainsi spontanément, lorsqu’ils ont été
bien soignés et tenus bien taillés , sont
préférables aux autres, pour la transplantation
j ils poussent avec plus de vigueur,
parce qu’ils sont garnis de racines plus
nombreuses, plus souples et plus superficielles.
Enfin , de la souche des châtaigniers
vieux et caducs, il pousse des rejetons
q u i, lorsqu’ils sont élevés et taillés avec
soin , réussissent très-bien et remplacent
avec avantage le tronc principal, qui souvent
tombe de lui-même , ou que l’on
coupe comme stérile. On greffe ces sujets
comme les précédens , et on les soigne
comme nous venons de le rapporter.
Cependant, il y a plus d’avantage à
élever des rejetons de vieilles souches,
ou bien les jeunes plants qui ont cru
d’eux-mêmes, qu’à semer et élever des
sujets dans la pépinière , car outre l’économie
de la transplantation , ces rejetons
et ces jeunes arbres spontanés s
sont plus prompts à croître et à donner
du fruit , que ceux que Ion a semés.
Les châtaigniers spontanés dévancent ordinairement
ces derniers de 'deux ansj et
ceux provenans de rejetons , sont plus
hâtifs de quatre ans.
Une partie des châtaignes se mangent
fraîches , elles se conservent dans cet état
pendant l’hiver, pour la consommation
des habitans de la campagne, et des autres
pays où elles ne sont pas moins estimées.
On en dessèche la plus grande partie, dans
des espèces d’étuves qu’ils appellent sec-
catoï, et dont un grand nombre sont
construites dans les châtaigneraies même.
Ces petites étuves ou seccatoi consistent
en une chambre divisée en deux parties,
par des solives posées horizontalement à
huit pieds au-dessus du terrain. Sur ces
solives est posée une grille ou plutôt une
claie d’une seule pièce formée de petites
lattes larges de deux travers de doigt, à
un doigt de distance les uues des autres.