
n’existent plus ; leurs habitations ont été
louées à plusieurs familles qui n’en avoient
point.
C ’est dans ce monastère que l’on con-
servoit cette célèbre Bible q u i, depuis
peu d’années, a été transportée à la bibliothèque
Laurentiane de Florence. Elle est
écrite en caractères majuscules sur grand
velin, de la main du moine D. Servandus ,
du temps de St. Grégoire le grand, et
est regardée par sa beauté et par son
antiquité , comme un monument très-
précieux.
Dans la belle saison , les environs du
bourg sont charmans et délicieux. Le sol
est presque toujours uni, vert , abondant
en herbes, arrosé par des sources limpides
et qui ne tarissent jamais, et orné de
châtaigneraies magnifiques et tenues avec
un grand soin, parmi lesquelles nous remarquâmes
des châtaigniers d’une hauteur
et d’une grosseur prodigieuses. Les habi-
tans, dans leur langage ancien et singulier ?
a u M o n t a m i a t a .
appellent castagnu bucu , ceux de ces
arbres qui sont les plus gros, et dont le
tronc se trouve intérieurement vide , de
manière à pouvoir offrir un asile et une
retraite aux gens de la campagne, quand
ils sont surpris par quelqu’orage.
A peu de distance du monastère, nous
vîmes dans la châtaigneraie un pilastre
à quatre faces, avec des inscriptions, en
mémoire de ce que le Pape Pie II avoir
coutume de se reposer et d’expédier
même quelques affaires dans ce lieu , à
l’ombre d’un grand châtaignier , qui, après
avoir existé pendant plusieurs siècles, et
après avoir enfin péri de decrepitude , a
laissé un rejeton qui annonçant la plus belle
végétation , est fort gros et très vigoureux.
On sait que Pie I I , fuyant l’épidémie
pestilentielle qui dévastoit Viterbe , vint
avec toute sa cou r, passer les chaleurs
de l’été à l’abbaye de S . Salvador^ >
en 1462 (* ) .
Voy. Comment. Pü I L Kk 9- S 1