
gée$, et plus encore le propriétaire animé
par la perspective d’une abandante récolte«
Vers la moitié du chemin, nous visitâmes
ün lieu appelé la Venu dèWargénto. Sur
cette route et même un peu en dessous t
nous trouvâmes des mqj-ceaux de gahbro
ou opliyte tendre j friable, à demi-décom*
posé à fleur de terre , mais plus compacte
et plus dur sous terre. Nous en recueillîmes
quelques fragmens quoiqu’ils ne continssent
rien de rare. L’éclat de ces pierres et des
petites écailles dont elles sont parsemées
tout autour, a fait donner à ce lieu,
comme je Lai dit , le nom dë Vena di
argento parmi le vulgaire qui p artout
voit l’or et l’argent auquel il rêve sans-
cesse. (*)
( * ) On m’avoit assuré avéc beËiicôùp de Certitude ÿ
que le gabbro tendre et luisant de ce lieu, contenoifr
de l’étain ; an disoit même en avoir retiré quelques
portions de ce métal. Quoique je fusse persuadé du'
contraire , j’en fis différens essais avec les procédés'
ordinaires , et je n’en ai jamais obtenu autre chose
qu’une masse vitreuse, noirâtre, sans la moindre
apparence de matière métallique.
Novté
Nous avions été prévenus sur ces merveilles
par des descriptions magnifiques ;
de manière que nous en avions la tête
remplie : mais nous avons été bien souvent
trompés dans nos recherches par des histoires
exagérées et populaires. Tantôt on
nous annonçoit une mine d’argent, tantôt
un ruisseau qui charioit de F or, tantôt
un sable rempli de paillettes ; ici c’étoit
un métal magnifique ; là , une curiosité,
et là une autre $ et nous trouvions , au
lieu de tout cela, des gabbri, de petites
parcelles de mica , des sulfures de fer *
et d autres bagatelles moins intéressantes
encore.
On peut imaginer que nous revenions
peu satisfaits d’avoir fait des courses
souvent longues et difficiles pour suivre
les indices que l’on nous donnoit, et pour
ne rien trouver. Malgré cela, la plus
grande probabilité de faire une course
inutile, ne nous empêchoit pas de donner
notre attention aux assertions des gens du
p ays, non pour les insérer dans notre
R