
observés dans les différens lieux : par ce
moyen, je n’interromps pas le fil de mon
journal j et ceux qui ne se soucient pas
d’entrer dans tous ces détails, pourront
sauter les articles de chimie, et les catalogues
des diverses productions.
Cependant, j’observerai que dans ce
v o y a g e , on trouvera peu de détails sur
le règne animal. Comme je n’ai pas borné
mes recherches à la seule montagne de
Montamiata, j’attendrai au moment où je
donnerai l’ensemble de mes observations,
dans une plus grande étendue de pays,
pour faire connaître, avec plus de détail,
tous les animaux de nos provinces, n’en
n’ayant pas apperçu qui soient propres
et particuliers au Montamiata.
J’aime à croire qu’on ne me saura pas
mauvais gré d’avoir fait usage de la nouvelle
théorie chimique , et par conséquent
de la nouvelle nomenclature. Si on ne les
a pas encore adoptés dans toute l’Italie,
il est cependant vrai, que la majeure partie
des chimistes et des physiciens de l’Europe ,
se sont déclarés en sa faveur. J’avouerai
que, dans le commencement, j’ai eu quelque
peine, moi-même, à l’adopter. J’ai
long-temps résisté, j ’ai douté; je tenois
beaucoup aux anciennes théories, par cet
attachement que l’on conserve pour les
idées reçues, et qui se sont affermies par
l’usage. Je regardois ce bouleversement
de choses et de mots, comme arbitraire,
violent, et préjudiciable.
Affectionné depuis plusieurs années au
phlogistique, à l’aide duquel j’expliquois
si bien tous les phénomènes de la chimie, je
ne pouvois en supporter la proscription ; et
en faisant allusion à un évènement remarquable
de l’histoire de France , je l’ap-
pellois une dragonade chimique. Peu à peu
j’ai cessé d’en être scandalisé. Les expériences
et les théories nouvelles, m’ont paru
ingénieuses : j’ai commencé à les essayer,
pour me rendre compte de plusieurs faits
chimiques, et j ’y ai trouvé plus de satisfaction
, plus de cohérence , plus de
justesse, et beaucoup moins d’arbitraire.
Enfin , malgré les diverses imperfections
des nouvelles théories , comme j’ai vu
qu’elles m’obligeoient moins souvent que
les anciennes, à m’en rapporter à autrui, je
me suis déterminé à les adopter, ainsi que
la nomenclature qui les accompagne. Cette
révolution dans la chimie peut être comparée
à un torrent impétueux, qui trouve
à la vérité des obstacles, mais qui les surmonte
et entraîne tout avec lui. Au sur