
pour y observer ses jolis ouvrages ett
tartre. C ’est lui qui a inventé la manière
de représenter en incrustations minérales
et en relief les formes concaves qu’on
expose à leur courant. Il avoit remarqué
que l’espèce de rosée qui provient du
jaillissement de ces eaux, déposoit un tartre
plus lent à croître et à grossir, mais beaucoup
plus dense , plus fin , plus blanc et
plus compacte que les autres. Cela lui
donna l’idée de faire tomber cette eau minérale
du haut de la voûte d’une chambre
sur des hangars et des madriers placés
horizontalement à quelque distance de la
terre. Il a entouré le tout d’une enceinte
de solives auxquelles sont attachés plusieurs
formes ou moules en soufre, plus
ou moins éloignés de la chûte de l’eau,
selon qu’il désire le travail plus ou moins
fin, et plus ou moins lent: ce qui lui a
parfaitement réussi. L’eau en tombant du
haut de la voûte se brise avec force sur les
hangars, et rejaillit en forme de brodilard
qui va frapper les moules concaves
Suspendus, et dépose jusques dans les plus
petits traits de leur empreinte les molécules
de tartre les plus fines et les plus
blanches. Cette incrustation s’augmente insensiblement;
et lorsqu’elle est parvenue
au point d’épaisseur désiré, on retire le
moule, on ên enlève le tartre délicatement
, et on le trouve de la plus grande
blancheur, et du plus beau luisant du côté
qui étoit attaché au moule, dont il représente
parfaitement le dessein en relief.
On en fait des médaillons, des inscriptions,
des bas-reliefs, et autres jolies empreintes
, qui joignent à la blancheur et à
la finesse une consistance qui approche
beaucoup de celle du marbre. Je ne m’étendrai
pas sur le mérite de l’invention
et sur les ouvrages de cette intéressante
manufacture, parce qu’ils sont trop généralement
connus, et qu’ils se trouvent
entre les mains de tout le monde.
Nous laissâmes donc entre les mains de
notre hôte nos plantes et nos minéraux,