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ou moins volumineux , selon qu elles y
ont coulé pendant plus ou moins de
temps. Lorsque le terrain, par la succession
des sédimens tartareux qu’elles ont
déposés, est venu à s’exhausser au-dessus
du niveau de leur source, ou bien à
l’obstruer entièrement, elles ont été obligées
de prendre un autre cours, comme
en effet on les voit disparoître des lieux
où elles passoient autrefois, et couler dans
d’autres endroits. Voilà ce qui arrive
aujourd’hui, et ce qui paroît avoir toujours
été dans les temps antérieurs, puisque
depuis le lieu d’où elles sortent aujourd’hui
, jusqu’au pied du mont du
Zoccolino, on marche constamment sur
des tartres et des travertins, résultats des
sédimens de ces eaux, et qui indiquent
les endroits d’où elles sortirent, et par où
elles coulèrent jadis,
La chaleur de ces eaux est entretenue
par la fatiscence (décomposition) des pyrites
ou sulfures de fer, dont il y a là sans
doute des couches et des amas inépuisables
AU M O N T A M I A T A. 13
dans le sein de la terre. Cette décomno- I
sition du sulfure de fer est aussi la cause
des émanations sulfureuses et des autres
phénomènes de ces grottes.
En effet, le gaz hydrogène sulfuré,
l’acide carbonique, les vapeurs aqueuses,
et de calorique, sont des émanations résultantes
de ces combinaisons successives,
et de ces décompositions qui se consument
dans ces laboratoires souterrains de
la nature. Ces émanations en arrivant
dans les grottes, et se trouvant en contact
avec l’air atmosphérique, le gaz acide
carbonique, comme le plus pesant, reste
dans la région inférieure, et forme la
mofette. Le gaz hydrogène sulfuré, ainsi
en contact avec l’air atmosphérique, le
décompose et s’y décompose lui-même ;
l’hydrogène et une partie du soufre se
combinent avec l’oxigène de l’air, avec
lequel le premier forme de l’eau, et le
second forme de radde sulfurique. Celui
ci venant à se délayer dans l’eau nouvellement
formée, et avec les vapeurs
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