
soient profession d’imiter l’austérité de
moeurs du Frère Rustique de Bocace, on
jugea à propos en Toscane de les congédier,
et notre St.-Philippe fut compris dans la
réforme générale : de sorte que ce petit
couvent aujourd’hui est abandonné, et à
demi-ruiné.
Aux environs du petit hermitage, il
croît beaucoup de plantes et beaucoup
d’arbres qui rendent ce lieu champêtre
et ombragé : c’est là que commencent les
châtaigOniers.
Quand on a passé le fossé deiïOlivo 9
en allant vers Campiglia , on trouve une
ferme appelée la Casa-nuova y à peu de
distance de là se voient quatre mofettes
appelées les pu^golaje. A raison des vapeurs
mortelles qu’elles exhalent, elles ont au
milieu une bouche dont on ne peut savoir
la profondeur, et d’où sortent continuellement
des émanations de gaz hydro^
gène sulfuré qui sont mortelles aux animaux
ainsi qu’aux végétaux. En effet, on
ne voit tout autour aucune espèce de
plantes ; et si Un animal ou un oiseau
vient à passer sur le terrain qui en est
dépouillé, il y reste suffoqué, et meurt à
l’instant. Les paysans et les bergers évitent
avec le plus grand soin que leurs bestiaux
et leurs troupeaux ne s’approchent trop
de ces lieux mortifères. La plus grande
et la plus dangereuse de ces mofettes est
quasi faite en forme de côupe ; elle est
très - profonde , et a environ cent vingt
pieds de diamètre y son intérieur est absolument
dépourvu de plantes j elle a au
centre un vaste soupirail, d’où sortent
ces exhalaisons terribles, et dans lequel
vont se précipiter les eaux des pluies qui
s’y rendent de différens points.
Il y a quelques-unes de ces mofettes
dans un terrain presque uni, mais fangeux,
autour desquelles croissent hors de la
sphère des exhalaisons méphitiques, Xarundo
phragmitis, et une espèce d'agrostis , de
laquelle on fait des claies, des cribles et
des paniers. Comme elle n’étoit pas en
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