
odeur qui n’est pas forte, mais desagréable.
Le goût de cette eau est un peu acide et
astringent, et semble très-légèrement ferrugineux.
Elle dépose dans son cours et
sur-tout auprès de sa source, une terre
de couleur d’orange.
Je pris de ce sédiment orangé dans le petit
fossé , où coule Pacqua santa , et l’ayant
bien séché, j’y appliquai la pierre d’aimant,
qui n’eut pas sur lui la moindre action.
Exposé au feu , il y prit la couleur d’un
rouge-brun, et devint en grande partie atti-
rable par l’aimant. Au moyen des réagens
chimiques, j ’y découvris une portion prépondérante
de fer, une assez petite portion
de silex , et quelques atomes d’argile.
Le fer se dissout dans les acides , par
lui-même , sans aucune préparation préliminaire.
Tandis qu’il se conserve ainsi en
oxide de fer jaune, l’aimant n’y peut
exercer aucune action sensible 5 mais
exposé au feu, il perd son acide carbonique?
au moins pour la plus grande partie, et
y étant devenu éthiops martial 5 c’est-à-’
dire, oxide de fer noir, il y reprend la
propriété d’être attirable à l’aimant , et
communique à toute la masse une couleur
plus foncée et permanente.
Le sol des prairies qui se trouvent en-
dessous est également tout jaunâtre, et de
même nature que le sédiment ci-dessus.
Cela ne peut pas être autrement, attendu
qu’avant que l’on eût fait les canaux
de dessèchement qui y ont été creusés
depuis peu de temps , et avant que ce
terrain eût été réduit en prairies où le
foin croît en abondance, les eaux for-
moient un véritable marais dans ces lieux,
et déposoient ainsi sur toute cette surface
leur sédiment orangé.
Uacqua santa étant employée en médecine
comme apéritive et purgative ,
nous l’examinâmes au moyen des réagens
chimiques, pour notre instruction particulière.
Tandis que l’on vantoit avec
un peu d’exagération ses propriétés remarquables
, nous ne fûmes pas peu
surpris de voir combien elle est peu