
Les cristaux de feld-spath, par la
décomposition du pepèrino qüi en est
tout parsemé, se trouvent encore isolés
et mêlés avec les terres ou dans les sables
des torrens. Ceux qui ont été transportés
par les eaux sont le plus souvent rongés
et émoussés par le froissement et par la
trituration, pendant que ceux qu’on tire
immédiatement des masses de peperino $
conservent constamment leur figure rhomboidale
j et sont striés, blancs i très-souvent
demi-transparens, et rarement tout-
à-fait diaphanes. Quelques-uns de ceux
que j’ai enlevés moi-même de ces masses,
ont un aspect fibreux, et ressemblent à la
pierre-ponce; ce qui dénote sans doute
l’action du feu. Leur poids spécifique est
à celui de l’eau distillée comme 2592,
est à 1000.
Ces cristaux de feld-spath tenus au feu
de fusion pendant quatre heures sans
addition ÿ se sont fondus, et ont produit un
verre opaque, poreux, presque fibreux ,
et absolument semblable à cette espèce de
pierre
pierres ponces que nous avons trouvées si
fréquemment dans les peperini 9 et qui
vraisemblablement ne sont autre chose
que des feld-spaths qui sont entrés en
fusion.
J’ai pulvérisé du sable des torrens dans
lequel abondent les feld-spaths ; je l’ai mêlé
avec moitié d’alkah que j’avois tiré par
la combustion d’une espèce de fougère
appelée pteris aquiliiïa , très- abondante
dans ces contrées , et sur-tout dans les
châtaigneraies. J’ai exposé ce mélange dans
un creuset pendant trois heures au feu
de fusion. J’ai obtenu pour résultat une
sorte d’émail ou dè verre opaque v e r t,
tirant un peu sur le bleu.
En France, en Allemagne, et plus
encore en Angleterre, les bergers s’occupent
dans leurs loisirs à extraire de
cette espèce de fougère un sel qui est
employé dans les verreries. Ce seroit un
objet d’industrie pour les pauvres du
Montamiata qui ont coutume tous les
ans de brûler les fougères pour nettoyer
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