
V o y a g e
et à l’aide des terres q u i, étant entraînées
par les eaux, ont trouvé à ce point un
obstacle qui les y a fixées : de manière que
l’on n’y voit d’autres vestiges de l’ancien
"gouffre que cette coupe semi - circulaire
et concave, entourée comme d’autres cratères
anciens, d’une crête plus qu’à demi-
ruinée de peperini, et formant comme une
voûte au-dessus de l’abyme qui, enfoncé
dans les entrailles de la terre, doit naturellement
être la cause du retentissement
que l’on entend à sa surface.
Nous verrons que le grand volcan qui
donna naissance à cet assemblage de montagnes,
a eu d’autres bouches que les
deux dont nous venons de parler. Semblable
au mont Etna, il dut sans doute
s’ouvrir diverses bouches tantôt d’un côté,
tantôt d’un autre, et combler ainsi tous
les lieux circonvoisins des matières qu’il
vomissoit. Nous trouvâmes la grande Vallée
riche en diverses plantes, ce qui ajouta
beaucoup d’intérêt à notre excursion de
ce jour.
Dans les châtaigneraies de la commu-
nauté d'Arcidosso , un peu au-dessous de
la grande Vallée, je trouvai, deux ans
après, dans un voyage assez rapide que j’y
fis, quelques veines des perles silicées dont
nous avons parlé ; mais elles étoient plus
opaques et d’un blanc de lait mat.
Quelques-unes étoient suspendues à la
partie inférieure des rochers de peperino.
Ces derniers étoient alors en décomposition ,
si tendres et si fragiles, qu’au moindre
attouchement ils tomboient en ruine , et
que les stalactites et la croûte silicee se
détachoient d’eiles-rnêmes.
Cette nouvelle observation , à l’aide de
laquelle il m’a semblé avoir pris la nature
sur le fa it, m’a fortifié dans l’opinion oit
j.’étais, que les perles silicées sont formées
par le moyen de l’humidité, et vraisemblablement
par la décomposition de
la partie quartzeuse ou feld-spatheuse du
peperino* En effet, dans les masses de ce
peperino où étoient les stalactites et la
croûte silicée, et sur-tout dans la partie
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