
C H A P I T R E II.
Départ de Pienza. Bains de St, - Philippe
et leurs environs.
] ^ ïo u s partîmes à cheval de Pienza, le
io août 1789, et après avoir passé la rivière
à’Qrcia , et la vallée à qui elle donne
son nom, nous entrâmes dans le grand
chemin de Rome ; nous le suivîmes jusqu’à
l’auberge des Ricorsi , éloignée de
douze milles de Pienza. A quelque distance
de là , au pont du Formons, nous
quittâmes la route de Rome; nous prîmes
à main droite un petit chemin qui côtoie
le torrent de la Rondinaja , et conduit aux
bains de St.-Philippe , à deux milles des
Ricorsi.
Les pierres du lit de ce torrent nous
firent juger par leurs incrustations de tartre
blanc, que les eaux minérales ne dévoient
pas être éloignées. En remontant le long de
la Rondinaja, nous trouvâmes de grandes
masses de travertin détachées , qui deviennent
plus grosses et plus nombreuses à
mesure qu’on avance. Arrivés un peu au-
dessous des bains, nous en vîmes les eaux
se précipiter du haut d’une colline, blanche
comme la neige , dans le fossé de la fonte
qu’on appelle aussi fosso bianço , fosse
blanche. Le terrain, les pierres, les morceaux
de bois et les plantes mêmes sur
lesquels l’eau vient à passer, sont toutes
couvertes de tartre blanc.
Etant arrivés aux bains, dans le fort de
la chaleur, nous allâmes nous reposer chez
M. le docteur Leonardo Verni, dont la
maison est la seule passable dans ce misérable
endroit.
Les bains de St.-Philippe sont à mi-côte
d’une colline tartreuse dont la descente est
très-rapide, située tout près du pied du
mont appelé le Toccolino. On peut dire
que c’est de ce côté-fà que commencent
les groupes montueux qui constituent le
Montamiata. Ces bains consistent en un