
Au surplus, il est facile à celui qui observe
attentivement cette vaste montagne,
de voir que son cratère , plus grand, plus
ancien et plus haut, a dû, par les raisons
que j’ai données, se dégrader et se détruire
de plus en plus, de manière qu’aujourd’hui
à peine peut-on en trouver un seul reste
dans les roches du sommet dégradées elles-
mêmes , et ruinées, tandis qu’autrefois
elles dévoient, à mon a v is , former une
enceinte entière , continue et élevée ,
qui couronnoit tout autour le cratère
primitif.
Aujourd’hui, ces masses énormes de
peperino qui composoient cette grande
crête , se voient sur les flancs ruineux
de la montagne, culbutées confusément
les unes sur les autres ; les unes entières,
les autres en décomposition. Le plus grand
nombre , dont on ne peut guère rendre
compte, réduit en petits fragmens , en
terres, en sables, et en molécules si fines,
que les vents et les eaux, depuis tant de
siècles, les ont dispersés de toutes parts,
AU M o n t a m i a t a . 301’
et offrent ainsi le spectacle hideux dis
désordre et de la destruction.
Les cratères secondaires de ce grand
volcan , offrent les traces de ruines semblables.
Le plus remarquable d’entreux,
se trouve dans la Valle Inferno ( que j’ai
décrite f chap. XII.) qui est couronnée
par les élévations du Piaggione et de la
Montagnola , qui sont probablement un
reste des bords du cratere meme.
On en voit un autre dans la ValU
grande, (voyez chap. V IL ) qui est entouré
par cette même Montagnola, et
par ces élévations appelées les Pingi
delV Uccello.
Un autre , non moins remarquable et
peu éloigné du précédent, se trouve dans
l’espace appelé la piccola vhlle. ( voyez
chap. VIL) 11 a conservé sa forme concave,
et est entouré de roches de peperino, qui
élevées , mais interrompues par de grands
affaissemens et par des fentes ruineuses,
uffrent les restes du bord ancien du cratère.