
espèce d’engrais, puis on remplit la fosse
avèc la terre qu’on en a retirée, et on
l’amoncelle en forme de butte au-dessus
du niveau du so l, autour du jeune arbre,
au pied duquel on plante un gros pieu
de châtaignier auquel on l’attache , et qui
lui sert de soutien. Chaque année , on
rechausse ces jeunes plantes, et on entoure
le pied de nouvelle terre et de nouveau
fumier.
■ Deux ou trois ans après avoir été transplantés
, ces châtaigniers sont ordinairement
en état d’être greffés. Pour cela,
on coupe, au mois d’a v t il, des branches
fraîches de châtaigniers, sur ceux dont
on préfère la qualité, et on les conserve
dans le fumier de fougère ou de feuilles
de châtaignier pourries, que l’on nomme
dans le pays pattume ; puis au mois de
mai suivant , on greffe ces branches en
flûte sur les jeunes arbres ; on a le plus
grand soin d’en élaguer tous les jets
sauvages q u i, ou etoufferoient la greffe,
ou lui enlèveroient une grande partie
des sucs nourriciers. On élague ainsi ces
arbres deux fois pendant la première
année , c’esr-à-dire au mois de juin et vers
la fin d’août , et une seule pendant les
trois ans qui suivent.
Ces greffes ainsi soignées, commencent
à donner du fruit au bout de trois ans.
et au bout de huit ans, dix ans au plus,
l’arbre donne une pleine récolte.
La culture des châtaigniers , pour le
reste du temps, se borne â les tenir propres
, à en couper les branches sèches
ou qui se gâtent, comme on fait aux
autres arbres fruitiers.
Quant aux jeunes châtaigniers, poussés
spontanément et au hasard dans la châtaigneraie,
et provenans des châtaignes qui
sont tombées, on les élève sur le lieu
de leur naissance, pour les greffer aussi
dans leur temps, ou bien on les transplante
dans des lieux plus convenables, lorsqu’ils
ont atteint la hauteur d’environ quatre
brasses, pour les greffer de la même manière
que nous venons de décrire.