
dont l’eau est excellente à boire, estform
par plusieurs sources, toutes situées dans
une espace d’environ cinquante pas au
pied de la plnggia di Capenti auprès de la
ferme délia Fonte. Entre les cascades de
ce ruisseau , auprès des Case nuove, ferme
située au milieu de châtaigneraies, nous
trouvâmes beaucoup de plantes qui aiment
les lieux frais et humides.
Nous y recueillîmes une grande quantité
de cristaux de feld-spath rongés, et déta^
chés sans doute des peperini sur lesquels
passe ce ruisseau qui est assez considérable,
et qui transportant à l’ordinaire les parti-»
cules de terre les plus légères, va ensuite
déposer çà et là celles de ces particules,
qui se trouvent les plus grosses et les plus
pesantes.
Les paysans de ces fermes ont presque
tous auprès de leur maison un petit jardin
avec quelques arbres fruitiers. Une de ces
pauvres femmes avoit dans son panier
quelques prunes qu’on appelle ballocce dans
le pays. Après qu’elle nous eut permis d’en
y
AU M o n t ami a t à .
prendre quelques-unes, non contente de
ce la , elle voulut nous obliger à aller nous-
mêmes en choisir de meilleures et en plus
grand nombre sous un prunier qui en étoit
chargé. Charmés de la saveur douce-acide
et de la fraîcheur de ces fruits, nous en
prîmes à discrétion, dans l’intention de
récompenser sa générosité $ mais nous
nous trompâmes : cette pauvre femme, enchantée
du plaisir avec lequel elle nous
voyoit manger ces prunes , ne voulut
jamais rien accepter, et nous fûmes même
obligés de cesser nos instances, parce que
elle avoit l’air d’en être offensée ; de manière
que nous nous retirâmes en admirant
de nouveau le bon coeur et le désintéressement
des pauvres montagnards qui vivent
à la campagne. Une seule rencontre semblable
seroit capable, je crois, de réconcilier
avec le genre humain ces philosophes
atrabilaires qui ne voient jamais les
hommes que du mauvais côté.
A un demi-mille au-dessus du cours du
Fente 9 un peu au-dessous du Podere d?JI/t
I 4