tantôt des vignes, tantôt des oliviers, des
bois taillis et de pâture : le tout couronné
dans les lieux ou le sol est un peu aplati,
de plusieurs bourgs assez voisins les uns
des autres, et tous très-peuplés. Là commencent
à paroître des bois de châtaigniers
qui montent vers la cime jusqu’au point
où le froid et les neiges de l’hiver s’opposent
à leur végétation. A la suite des
châtaigniers, l’on voit des hetres extrêmement
touffus et très-vigoureux qui couvrent
la montagne jusques à son plus haut
sommet, et la parent d’une chevelure verte
et majestueuse.
Telle est la belle perspective que présente
le Montamiata, sur-tout vu de la
ville de Pien?a, ma patrie, qui est située
sur une colline qui domine la vallee d Or-
cia , du côté du mid i, et qui est en face
de cette montagne.
Il y avoit long-temps que ce brillant aspect
piquoit ma curiosité, mais elle s’étoit
beaucoup accrue lorsque j’y eus fait une
petite excursion.
A U M O N T A M I A T A . ' *
C est dans les montagnes sur-tout que
ïe Naturaliste trouve le champ le plus instructif
et le plus intéressant pour ses observations.
La terre qui dans les plaines ne
présente qu une surface monotone, semble
sur les montagnes ouvrir son sein ; là , elle
fait voir les diverses couches qui la composent,
et montre sa structure intérieure
dans les crevasses, les ravins et les fentes
des rochers $ là se trouvent particuliérement
cette variété et cette abondance d’objets
divers , propres à faire des collections précieuses
pour les amateurs ÿ là se trouvent
des points de vue inattendus, étonnans et
d’une étendue immense ; là se voient des
masses énormes composées de diverses substances
très-propres à expliquer la composition
du globe terrestre, et les différentes
vicissitudes qu il a subies. Là se respire l’air
le plus salubre, et se trouvent les eaux les
plus limpides et les plus pures ; là , on sent
un appétit, une force et un courage toujours
renaissans ; là enfin, on jouit d’une
fraîcheur et d’une vivacité d’imagination
A z