
L une et l’autre sont employées en peinture
, mais la seconde a beaucoup plus
de prix. En effet, elle a été tellement
recherchée dans ces dernières années, et
sur-tout en Angleterre et en Hollande,
qu on en a enlevé plusieurs milliers de
livres, et que l’on en a vendra jusques à
onze livres le quintal à la carrière.
Après en avoir examiné les propriétés
et la composition, je pense que cette
terre peut servir non-seulement à la peinture,
mais encore elle peut être très-utile
pour la marine, en la mêlant à des matières
huileuses ou résineuses pour goudronner
les vaisseaux et les chaloupes. Je crois
encore qu’elle pôurroit être employée à
la teinture, soit en fournissant par elle-
même une couleur brune et durable, soit
en donnant du corps et de la force aux
autres matières colorantes.
Dans les excavations de cette terre
jaune, on trouve souvent des morceaux
d’une substance ferrugineuse. J’en ai quelques
stalactites qui sont ronds, à Texte-«
rieur , et composés à l’intérieur de petites
lames de fer brunes, très-dures, q u i, étant
disposées en forme d’étui , représentent
diverses cavités longitudinales, entre lesquelles
on remarque des colatures mamil-
laires -tantôt rondes , tantôt oblongues.
Leur surface externe et interne est le plus
souvent couverte d’une couche d’ochre
extrêmement mince , ou d’oxide de fer
jaune clair. J’ai clavssé ces morceaux dans
ma collection, sous le nom de fe r limoneux
stolactitique.
En descendant à ces excavations, nous
trouvâmes divers morceaux de plumbago
ou carbure de fe r , qui se trouvent isolés
et détachés sur la surface de la terre.
On les voit naturellement enchâssés dans
le peperino, et j’y en ai trouvé très-souvent.
Mais l’effet des eaux courantes, la
décomposition du peperino, et le choc
des passans , en détachent continuellement
des fragmens qu’on voit ainsi solitaires.
O utre la plombagine, on trouve encore
enchâssés dans de grandes masses