
vers les champs et les broussailles ; mais
dans tout le cours de ce trajet, nous
ne découvrîmes d’autres minéraux que
des pierres calcaires , avec des veines
spatheuses, et quelquefois des cristaux de
spath calcaire dont la forme approche de
celle d’un prisme rhomboïdal.
Au reste , quoique de ce côté il y ait
plusieurs champs à blé et des pâturages
pour le bétail , le terrain en général
dégradé, dépouillé, aride et pierreux,
a un aspect triste et désagréable ; il est
en effet pauvre et stérile. Mais en descendant
plus bas , nous trouvâmes la
plaine fertile qu’arrose dans toute sa longueur
la rivière Orcia, qui lui donne le
nom de Val d’Orcia. Ces champs formés
par le terrain le plus -substantiel qui
descend des collines et des hauteurs qui
les dominent, sont extrêmement gras , et
rapportent beaucoup de blé d’une qualité
excellente. C ’est par cette raison que cette
vallée a toujours été regardée comme le
pays le plus riche et le plus fertile de
fétat de Sienne. Nous l’avions déjà traversé
en allant de Pien^a aux bains de S. Philippe
; pour cette fois, lorsque nous fûmes
arrivés au grand chemin de Rome , en
prenant la route de Castiglioni et de la
Rocca y nous la parcourûmes dans toute sa
longueur, tantôt côtoyant, tantôt traversant
la rivière Orcia, suivant la direction
de son cours ; car son lit, vaste et pierreux
étoit presque à sec, parce qu’il y avoit longtemps
qu’il n’avoit plu. Il n’en est pas
ainsi dans les temps pluvieux, et sur-tout
quand la pluie vient de l’est au nord de la
montagne. On voit alors cette rivière réunir
dans son l i t , qui a près d’un quart de mille
de large , toutes les eaux des torrens et
des coteaux des environs, se gonfler & s’étendre
; souvent elle déborde et inonde
les campagnes voisines. C ’est pour éviter
les obstacles et les dangers auxquels elle
exposoit les voyageurs sur le grand chemin
de Rome, qu’on a détourné un peu celui-
ci de son ancienne direction, et qu’on l’a
conduit vers un lieu, où Y Orcia se trouve
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