
abattus et dégoûtés par la stérilité du
lieu, par la chaleur du jour, et par la
difficulté d’un chemin extrêmement escarpé
et difficile, nous nous décidâmes cependant
à y aller, pour ne rien laisser en arrière,
et pour n’avoir aucun regret.
Nous passâmes XOn^ola, torrent qui
roule dans son lit, des masses de pierre
simplement calcaire, et coule dans le fond
de cette espèce de bât renversé, jusqu’à
la vallée à’ Orcia qui est voisine, où il
se jette dans la rivière.
Puis, montant sur la côte opposée ,
notre guide nous conduisit à un lieu voisin
d’une ferme nommée YAcqua salata
où étoit un petit filet d’eau, effectivement
très-salée au goût. Cette eau , par une
évaporation spontanée, laisse autour d’elle
une efflorescence saline, d’un goût absolument
semblable à celui du sel marin.
Nous recueillîmes de ce sédiment salin ,
autant qu’il s’en trouva, pour l’examiner
ensuite à notre aise.
Les
Les épreuves auxquelles nous le soumîmes,
nous assurèrent que ce n’étoit en
grande partie que du muriate de soude,
mêlé d’une petite portion de muriate
de magnésie, et une très-petite portion
encore de muriate de chaux, intimément
mêlés.
Ce petit écoulement étoit autrefois une
source plus abondante d’eau salée $ plusieurs
autres semblables se troüvoient dans
cette campagne, au lieu nommé les F on*
ianelle. Les pauvres gens du voisinage
avoient coutume de venir y puiser un peu
de cette eaü , pour assaisonner la soupe
de leür ménage. Mais en 176 7 , année de
désastreuse mémoire pour la disette et
pour les maladies épidémiques, q u i, pen-
]] dant plusieurs mois, désolèrent la Toscane,
les Fermiers des finances publiques en
ayant eu connoisSance , firent détruire et
tarir ces sources ; malgré cela , elles
ont toujours continué de filtrer depuis. Et
pour que ces malheureux paysans n’eussent
Y