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méchant village composé d’un petit nombre
de chétives maisons où tout ne respire
que la misère. Il y a les bains proprement
dits, et une petite église dédiée à l’apôtre
St. Philippe, d’où le village tire son nom.
Cette église et ce hameau existoient dès
le temps des Rois Lombards, et il est vraisemblable
que les habitations et les thermes
remontent à des temps beaucoup plus reculés.
C ’est du moins ce que font conjecturer
les médailles antiques de diverses
époques, trouvées sur les lieux mêmes,
quelques fragmens de mur réticulé que
M. de Vegni nous dit avoir été trouvés dans
les environs, et la grande quantité d’eaux
thermales qui y coulent depuis un temps
antérieur à l’histoire : comme on le voit
clairement par les couches prodigieuses de
tartre suspendues en voûte , et les masses
énormes de travertin, qui ne sont composées
que dessédimens successifs de ces eaux.
On se persuadera sans peine que les
anciens habitans de ces pays Etrusques
ne laissèrent pas de tirer parti de la ri-
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chesse de ces sources -, eux qui faisoient un
si grand usage des bains, tant par raison
de propreté et de santé que par motif de
religion.
On y voit encore les ruines des thermes
antiques, sur lesquels on n’a pas de notions
au-delà du quatorzième siècle.
Tout ce pays appartenoit, dès le huitième
siècle, aux religieux de l’abbaye de
St.-Sauveur du Montamiata. 11 fut possédé
après le dixième siècle par les Visconti,
seigneurs de Campiglia,• mais, lors de l’extinction
de cette famille, il passa avec le
reste de la seigneurie au pouvoir de la
République de Sienne.
Il y a actuellement des eaux où l’on se
rend des pays voisins et sur-tout de la
montagne pour y prendre des bains, et
pour recevoir les douches et des ventouses,
afin de se guérir des rhumatismes, des douleurs
arthritiques, des maladies cutanées,
et très-fréquemment de la galle. Le seul
usage extérieur de ces eaux a été trouvé
d une grande efficacité pour tous ces maux.