
tagne, proviennent toutes de la même
cause. Elles faisoient auparavant partie
des pepetini graniteux, lorsque ceux-ci
sont venus à se décomposer par l’action
continuelle des eaux , des neiges , des
glaces, et par le laps des temps, les paillettes
micacées ainsi détachées, ont été
facilement transportées par les eaux cou- r r
rantes. On les voit ou surnager et se
déposer peu à peu dans les fontaines et
dans les ruisseaux -, ou anciennement transportées,
elles se trouvent dans les terres
sur lesquelles l’eau passoit autrefois. Leur
couleur , et leur brillant, font que le
vulgaire ignorant attache un grand prix
à ce phénomène qui est très-simple en
lui-me me.
Nous partîmes le 1 1 de grand matin
du Vivo avec un guide du pays, et nous
allâmes vers Castel del piano. Mais avant
de prendre la route qui y conduit, nous
eûmes envie de visiter l’ancien hermitage %
et la source du torrent du V iv o , qui n’est
guère éloignée de plus d’un mille de ce
village. Le Vivo est entouré de toutes
parts de châtaigneraies qui font une riche
partie des revenus du Comte, Seigneur de
cet endroit. Mais sur la rive droite du
torrent, en montant vers l’her mitage , nous
vîmes de très-beaux sapins, les seuls qui se
trouvent sur la montagne. En continuant
de monter, après avoir passé la ferme de
la Sega qui appartient au Comte de Cervini,
nous vîmes paroître les pierres calcaires
coltellines , et lespeperini disparurent. Mais
nous vîmes qu’ils continuoient dans le lit
du torrent ainsi que sur sa rive opposée.
Nous étions tout près de l’hermitage,
lorsque nous fûmes soudain accueillis d’un
orage épouvantable qui nous obligea de
nous réfugier dans la petite église de cet
hermitage , qui par bonheur se trouva
ouverte. Nous eussions bien désiré pouvoir
y faire entrer aussi nos chevaux,
mais cette idée scandalisa tellement notre
guide , que nous nous contentâmes de les
loger sous un toit à pourceaux, tellement
mal couvert, que nos équipages furent