
teur , du côté du midi. Elles sont blanchâtres
, décolorées, et ont peu de consistance
, lorsqu’elles ont été long-temps
exposées à l’air libre $ elles sont plus dures
et plus fortes en couleur, quand on les
tire de sous terre : elles semblent provenir
de la dissolution des gabbri ou ophytes,
qui sont fréquens dans ces lieux, et qui
sont tendres , faciles à se décomposer ;
et dans lesquels on remarque les stéatites
intimement mélangées.
En descendant ensuite au nord, par un
pays escarpé et en friche, nous arrivâmes
au torrent Rigo , q u i, en roulant dans un
lit tout dégradé et encombré de grosses
masses de pierre calcaire, va se jeter
dans YOrcia, à l’extrémité de ces monts.
Nous le suivîmes dans son cours, si ce
n’est dans les endroits, où les rochers et
les encombremens du torrent nous obli-
geoient de temps en temps à nous en
éloigner, à quelque distance, pour nous
avancer , tantôt dans le bois appelé les
Cctine , ou bien dans celui que l’on
appelle la Macchia buja, à travers desquels
passe le torrent, et qui le bordent
vers son extrémité, c’est-à-dire le premier
bois à droite , et le second à gauche.
Ces deux bois ou halliers, escarpés, très-
fourrés , et composés de chênes verts, de
lentisques et de filaria , sont l’asile de
quelques sangliers et de quelques chevreuils.
Ainsi donc, par ce pays souvent sauvage
et toujours pierreux, et peu fertile,
nous étant rapprochés de YOrcia , qui
de là va avec impétuosité se décharger
dans Y Ombrone , nous vîmes succéder ,
aux bancs suivis et constans de roches
calcaires, la pierre de grès, granuleuse,
micacée et de nature silicée.
Retournant ensuite à l’est , en remontant
le cours de YOrcia , nous nous
approchâmes peu à peu de la Rocca ,
où nous arrivâmes enfin à la nuit close,
extrêmement fatigués de la longue journée
que nous venions de faire, et sur-tout par