
» observé fût jeune) cependant je le crois plus petit
v que le sughero ( liège ) ; il ressemble beaucoup au
» cerrt : c’est pour cela qu’on l’appelle cerro-sughero.
» Son écorce est spongieuse, comme celle du sughero ;
»> mais elle est mince , et n’excède pas un demi-pouce.
v Les feuilles sont semblables à celles du cerrtt, tant
w par la figure que par la grandeur; ce qu’elles ont
» de plus, c’est qu’elles ont plus de consistance, et
*> qu’elles sont blanches en-dessous. »
Quoique les feuilles du cerro-sughero soient moins^
« profondément découpées que celles du cerre, il peut
se faire que quelque circonstance particulière ait
donné lieu à cette exacte ressemblance qui a frappé
Michelt : et dans le fond, nous sommes persuadés que
son cerro-sughero est le même que le nôtre.
Matthiole parle aussi d’un cerro-sughero, et j’avoue
que ce fut cet auteur qui nous fit naître l’envie de
le chercher dans le territoire d’Arcidosso où il dit qu’il
se trouve: mais nous y avons trouvé un cerro-sughero
tout différent du sien.
Matthiole, dans la première partie de son commentaire
sur Dioscoride, dit, pag. 227 :
« Cet arbre est appelé cerro-sughero en Toscane J
» parce qu’il a les feuilles semblables au sovero, et
» que l’écorce et la consistance du bois ressemblent à
” celles du cerro : dénomination que lui donnoient les
» anciens ; car Théophraste l’appelle Phellodrys, qui
” ne signifie autre chose que cerro sovero. »
Matthiole donne ensuite une figure qui ne s’accorde
point avec cette description, mais qui convient beaucoup
mieux à cette variété du leccio appelé similax
'Ddlech. par Jean Bauhin , ét quercus ilex c , par Linné,1
Mais ni la description, ni la figure ne conviennent
à notre cerro-sughero d’Arcidosso. Le Phellodrys de
Théophraste est une autre variété du leccio : peut-
être est-ce la phellodrys nigra de Daléchamp, dont
Jean Bauhin fait mention , c’est-a-dire 1 ilex folio aqui-
folié de Tournefort.
Toutes ces considérations nous ont fait croire
que la figure et la description que nous en donnons,
pourroit être de quelque utilité pour déterminer d une
manière fixe cette espèce de chêne, et nous croyons
qu’on pourroit lui donner le nom de quercus-pseudo ,
c’est-à-dire cerro-sughero.
Nous l’avons trouvé dans le poggio délia Madonna
à deux tiers de mille d’Arcidosso, dans un lieu
appelé la Chiesina del Fabra^oni ; il est aussi grand
que les plus grands cerres. Ses feuilles sont d un vert
foncé. Le tronc en est beau, droit, et peut avoir
huit pieds de circonférence a la base. L ecorce du tronc
est fongueuse ou spongieuse comme celle du sughero ,
mais elle est plus mince , plus crevassée, plus rude
et plus fragile , de sorte qu on 11e 1 emploie à aucun
usage. Les porcs en mangent le gland volontiers ,
mais cet arbre donne ordinairement peu de fruit ; et
le paysan de la ferme voisine nous dit que dans huit
années il ne l’avoit vu qu’une fois porter des glands
en abondance. Comme ses feuilles sont toujours
vertes, on les donne aux chèvres pendant l’hiver;
ou on en orne les portes des églises aux jours de fête,
et elles entrent dans la décoration des crèches que
l’on fait dans le temps de Noël. On dit que son boiç