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lures claires, très apparentes ; c'est un bois lourd, nerveux, dur, d'une
densité variant de 0,941 à 1,141 (Mathieu); il prend un Irès beau poli,
mais est très disposé à se gerçiirer et à se tourmente r ; ce bois est employé
en marqueterie et constitue un très bon combustible.
M Amandier est une essence forestière assez importante dans tout le Nord
do l’.Afriqiie et en Europe dans la région do l ’olivier. En Provence et dans le
lloussillon, il est souvent cultivé pour faire des liaies vives que l ’on coupe
périodiquement pour donner du bois de chauffage. Mais la grande utilisation
de l'Amandier réside dans sa culture comme arbre fruitier ; on mange
les fruits à l’état vert et à l ’état sec ; ils sont aussi employés en confiserie,
en pâtisserie, en chocolaterie, où l’on fait, avec les déchets des amandes cassées,
des chocolats pralinés. On en extrait pa r compression, l’huile dite
A'amnndes douces que l ’on retire indifféremment des variélés à fruits doux
et à fruils amer s ; ceux-ci, d ’après M. Bâillon, contiennent, en outre, dans
leurs tissus deux principes particuliers : Vcmulsine ou si/naptase et l'amygda-
lin e ; \e premie r réagit sur le second et lo trans forme en yhjcose, on acide
c yanh yd riq u e , en acide formique et en essence d ’amandes amères.
L’eau distillée d'A. amères se prépare en distillant avec de l'eau lo tour teau
qui a servi à r ex t ra c lion de l’huile. Le tour teau d'amande s douces est
employé dans les chocolats communs. La coque macérée transforme, p a rait
il, le trois-six en cognac et les vins blancs en madère. Les fouilles des
Amandiers paraissent avoir les mômes propriétés que celles du iraurier-
cerise.
Culture. — V Am a n d ie r est cultivé en plein air ou â l ’état plus ou moins
isolé dans les champs d’oliviers ou dans les vignobles. Il reçoit un labour
d ’hiver et une fumure tous les 3-3 ans, consistant en tour teaux, composts
ou fumie r de ferme très décomposé.
.\ l ’automne, après la récolte, on enlève les branches mortes ot on rogne
celles trop vigoureuses qui tendraient à donner une mauvaise forme à l 'a r bre.
La récolte des amandes vertes se fait à la main, celle des amandes
sèches au moyen d ’un gaulage ; séparées de leur brou, elles sont mises à
sécher sur l'aire d ’un grenier, puis livrées au commerce entières ou cassées.
L'.A. commun à fr u il doux est surtout cultivé en France, dans les d ép a r tements
s’étendant de la Drôme à l ’Aude, en Corse, en Algérie, en Italie, su r tout
en Sicile, en Sardaigne et dans les Pouiiles. Les îles Majorques et l'E spagne
fournissent aussi de grandes quantités d’amandes . Un he c ta re peut
donner 400 kilogrammes d'amandes à coque tendre et 1,000 kilogrammes à
coque dure.
VARIÉTÉS.
L A. commun compte un assez grand nombre de variétés, les unes ornementales
et les autres fruitières.
Voici celles de la l " catégorie :
a, — ,1 . c . A FLEURS n o u R L E S . — A. C. florc pleno Carr. Rev. Hort. 1873,
p. 370, Pl. col. — Cette belle variété, dont on ignore l ’origine, est un a rbre
vigoureux, à feuilles assez grandes, longuement acuminées. Boutons rose
vif, très gros, on forme de coupe, sur un très fort pédoncule ; calice à sépales
nombreux d ’un roux foncé, placés sur deux rangs ; pétales nombreux
et serrés, d ’abord rose vif puis carnés, finalement très pâles. Ces fleurs, très
pleines, atteignent jusqu'à 4 centimètres de diamètre.
— A. c. A F E U I L L E S PAN A CH É E S . — A. C. Variegata Carr. Rev. Hort. 1874.
p. 333. — Obtenue vers 1873 par M. Ausseur Sertier, pépiniériste à Lieu-
saint, celte variété a l ’écorce blanc jaunâ t re , souvent striée el les feuilles
très largement marquées de bandes lilanc jaunâtre très fixes.
c. — A . 0. PYRAMIDAL . — A. C. p yramidata. —■ Variété curieuse p a r sa
ramification serrée le long de la tige.
â , A, c. S T R IÉ . — A. C. striata. — Remarquable par l ’écorce de scs
rame au x marquée de stries diversement teintées.
e , — A. c. A GRANDES F L E U R S . — A. C. grandiflora Rov. Hort. 1873, p. 10.
— A. Pêche de quelques hor ticulteurs . — Pleurs grandes, d’un lirim ■
rose et fruits sphériques, gros, rap pe lant des Pêches ,mais de saveur à peine
sensible ; c'est une forme curieuse et très ornementale.
f , A . c. A F E U IL L E S DE SA U L E . — A. C. salicifoUa Iloi’t. Rov.-Hoi't. 1801,
p. 17, à feuilles très étroites ot souvent accompagnées de deux petites stipules.
g, — A . c. AME R . — A. c. amara Ilayn. Arz. IV, tab. 39, flg. I. — Spach.,
Y’ég. Phan. I. p. 381. — Nouv. Duham. IV, p. 113. — Cette variété,
dont plusieurs auteurs ont fait une espèce, no diffère du type q u ’en co que
ses fleurs sont un peu plus grandes, ses pétales moins élargis et plus ma r qués
de rouge à leur base. — Frui t plus allongé, terminé pa r une pointe
aiguë ; enlin, caractère principal, Varnande esl amère. Ces fruits pris en trop
grandes quantités peuvent amene r la mort en causant de violentes convulsions,
L’A . C. amara est considéré par beaucoup de botanistes comme le
type de l ’espèce à l’état sauvage.
Sous variétés. — Pendula. à rameaux retomliants et pyrarnida, à branches
dressées et à fruit courbé, gros, arqué ; coque dure.
Il, — A . c. F A U X P Ê C H E R . — A. Pêcher. — A. Persicoides Nouv. Duliam,
IV, p. 114. — Nois, Jard. fruit, tab. 3, flg. 1. — J. St. HU. Fl, ot Pom.
franc, tab. 363. — Decne. Ja rd. fruit. Mus, — Persica amygdala Dalech. —
Spaoh, Vég. Phan. I, p. 381. — Origine bybr id e ?
Cet Amandier qui passe pour un hybride de l’A. commun et du Pêcher
tient en effet assez bien le milieu entre ces deux arbres. Son écorce gercurée
et sa cime étalée le r approche du Pêcher quoique un pou mieux fourni en
branches . C’est un petit arbre de 6 à 9 mètres de hau teu r ; son feuillage r a p pelle
celui de l'AmaiicKer, ses feuilles sont lisses, étroites, f inement denticulées
à leur bord. Fleurs blanches lavées de rouge, assez grandes. Fruits
tantôt recouverls d ’un brou sec et mince comme dans les Amandiers, tantôt
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