dans l’in té rieu r de l’île il y a des tribus plus sauvages
qu’on dit ressembler aux Dayaks de Bornéo.
Les Philippines se divisent en plusieurs groupes
et dans chacun il y a des peuples distingués sous
différents noms. Dans la grande île de Luçon se tro u vent
les ïa g a le s , formant l’une des plus grandes
nations des Philippines, et en outre les Pimpagos, les
Zimbales, etc. Marsdem a donné des détails étendus
sur les coutumes et l’idolâtrie des Tagales, qui ressemblent
beaucoup a celles des Polynésiens. Ces
trib u s de L u ço n , selon toute apparence très-semblables
les unes aux a u tr e s , ne sont pas les seules dans
l’île. L’in té rieu r est habité, assure-t-on, par des sauvages
à cheveux laineux, désignés par les Tagales
sous le nom d’OEtas ou Ætas et dans les écrits des
Espagnols sous les noms de Negritos ou Negros del
Monte. Un missionnaire espagnol, Bernardo de la
Fuente , prétend que ces noirs appartiennent à deux
races distinctes. Il y en a , d it-il, que l’on suppose
être venus de l’Inde. Bien que leu r peau soit complètement
n o ire , leurs cheveux sont longs et lustrés
comme ceux des autres Indiens, et leu r nez et leurs
lèvres ne sont pas déformés comme chez les nègres
de Guinée. Ce p e u p le , soit à l’état libre , soit à l’état
d’esclavage conserve toujours une certaine civilisation.
Les noirs de l’autre race ont de vilains tra its et
les cheveux crépus comme les nègres d’Afrique.
Ceux-là, dit-on, vivent au milieu des bois par familles
séparées, comme des animaux ; ils sont répandus
dans l’in té rieu r de Luçon et parliculièrëment dans
l’île de los Negros.
Dans le groupe des îles Bissayas, situées au sud-
ouest de L u ço n , on trouve trois types humains : les
Bissayas, qu’on regarde comme les véritables indigènes,
les Malais et les noirs dispersés dans les forêts
et les montagnes de l’in té rieu r. Les Bissayas sont
depuis longtemps soumis aux Espagnols; selon toute
apparence ils ne diffèrent guère anthropologiquement
des Tagales de Luçon. Dans l’in té rieu r de l’île
de Zebu ils sont encore indépendants.
La grande île Paragoa ou Palawan est l’une des
moins connues des Philippines ; elle est habitée par
des hordes sur lesquelles on n’a presque aucun re n seignement
capable d’être utilisé pour l’anthropologie.
Le sultan de Soulou n’exerce pas d’action sur
la côte.
L’archipel de Soulou est particulièrement habité,
comme l’a constaté Dumont-d’Urville, par des pirates
malais qui dévastent les côtes voisines.
M. Pickering, qui a visité aussi l’île Soulou, dit
que la couleur de la peau des habitants est plus
brune que chez ceux de L u ç o n , et que leurs traits,
dans tous les c a s, sont sans équivoque ceux des
Malais.
La langue répandue aux Philippines est celle des
Tagales, que l’on vante comme l’une des plus riches
et des plus parfaites parmi les idiomes de la Malaisie.
Outre le tagale, on compte aux Philippines plusieurs
dialectes qui n ’en sont que des dé riv é s, et chose