générale du visage, la direction des y e u x , la forme
du nez, de la bouche. En un m o t, ce ne sont pas des
individus de la même race.
Les différences deviennent encore plus grandes
quand on met en présence cette tête de Javanais avec
celles des Carolins et des Polynésiens. Elle a plus d’analogie
avec les types de l’Inde, et à coup sû r n otre
Javanais ressemble à beaucoup d’égards à 1 homme
du Malabar que M. Dumoutier a représenté su r la
même planche (pL 17, fig. 2 ) , bien q u ’il y a it des
différences fort appréciables dans la coupe du visage,
dans la forme du n e z , etc.
Si tous les Javanais offrent bien le type que nous
avons sous les y e u x , il est évident que ce peuple
diffère notablement des hab itan ts de Timor, de Célèb
e s, des Ph ilipp in e s, e tc ., qu’il faut chercher des
ressemblances eu le comparant aux nations du contin
en t ; mais nous n ’avons pas e n tre les mains assez
de matériaux d’une origine au th en tiq u e pour e n tre r
dans de grands détails.
Aucun crâne de Javanais n a etc représente par
M. Dumoutier. Nous voyons cependant dans son catalogue
qu’il a obtenu plusieurs sujets du Musée de
Batavia. La galerie anthropologique du Muséum
d’histoire n atu relle de Paris ne contient rien de
cette localité ; c’est une lacune regrettable que nous
sommes forcés de laisser ici to u t entière.
Les Javanais sont des gens à demi-civilisés attachés
à leu r sol et p ratiq u an t la culture depuis des siècles.
Convertis à l’islamisme depuis lo n g tem p s, ils n ’en
sont point venus ju sq u ’au fanatisme. On pense qu’à
une époque ils ont étendu leu r puissance au dehors
et ont envoyé des colonies à B o rn éo , à Malacca, à
Sum a tra , et aussi peut-être à Célèbes; mais s’il en
est a in s i, les relations des colons de Java avec la
mère-patrie ayant cessé, il y a sans doute plusieurs
siècles , les descendants des anciens Javanais se sont
confondus dans la population de ces terres.
Dès la fin du seizième siècle, les Hollandais, qui
avaient fait élection de domicile à Batavia et sur plusieurs
autres points de l’île de Ja v a , dépeignaient
les Javanais comme des gens sobres, s’adonnant à la
cu ltu re, se vêtissant d’une espèce de papier ou d’étoffe
faite d’écorce d’a rbre.
Selon le capitaine Bafles, auquel on doit de p ré cieux
renseignements sur Ja v a , une même langue
est répandue à Java et dans les petites îles situées à
l’est ; mais il y a plusieurs dialectes dans cet id iom e ,
que l’on considère souvent comme des langues p a rticulières.
Dans la petite île de B a li, les h ab itan ts, quoique
de la même race que les Javanais, dit le capitaine
Bafles, en diffèrent considérablement. Ils sont d’une
taille au-dessus de la moyenne des Asiatiques, et
d’une force musculaire égale à celle des Javanais et
des Malais. Là a été conservée la religion des Hindous,
ainsi que leu r forme de gouvernement.
M. Dumoutier a représenté le crâne d’un homme
de Bali (pl. AA, fig. 5 et 6 ) ; nous ignorons comment
il l’a o b te n u , son catalogue ne nous fournissant