de choses purement matérielles, dont la pensée est
presque toujours absente!
Sous ce rapport, les dissemblances les plus frappantes
apparaissent non-seulement entre les individus
d’une même race, mais d’une même famille.
L’homme chez lequel apparaît la plus haute manifestation
de l’intelligence a d’ordinaire pour frères ,
pour fils, des individus qui ne s’élèvent pas au-dessus
du niveau moyen ou qui même restent au-dessous,
comme par une sorte de compensation.
Ces cas isolés sont parmi les peuples comme ces
vagues de la mer qui un moment élèvent leur cime
de sexes différents dans chaque coin du globe au-
dessus des autres pour retomber bientôt au plus
profond de l’abîme.
Dans l’étude de l’homme il faut assurément tenir
compte des extrêmes, mais s’attacher beaucoup aux
moyennes. Dans le but de prouver que les nègres ne
sont pas inférieurs aux autres races, avancer, comme
on l’a fait, qu’il s’en trouve parmi eux d’une intelligence
supérieure à celle de certains Européens, ce
n’est pas fournir un fait bien considérable en faveur
de l’opinion émise.
Le cheval est d’une taille supérieure à celle de
l’âne, personne n’en doute; si cependant quelqu’un,
ayant vu un âne de la pins grande taille et un ou deux
chevaux de la plus p e tite , venait se récrier contre
l’idée générale, en assurant qu’un, deux ou trois très-
petits chevaux ne dépassaient pas un âne de la plus
belle constitution; devrait-on ne plus croire que le
cheval est plus grand que l’âne? Ge raisonnement
serait tout a fait de la même nature que le premier.
Dans l’étude de l’homme nous avons donc à examiner
les caractères physiques, les caractères anthropologiques
de chaque peuple, en tenant compte
des particularités individuelles, comme nous le faisons
lorsqu’il s’agit d’espèces zoologiques. En outre,
nous avons à examiner les caractères moraux, intellectuels
, coïncidant avec ces caractères anthropologiques.
A ceci doivent venir s’ajouter encore les
études ethnologiques. Les langues en usage chez les
peuples peuvent sans doute jeter du jour sur certaines
questions ; néanmoins leur importance n’est
peut-être pas de premier ordre. Si la langue est à peu
près la même chez deux nations, plus ou moins séparées
l’une de l’autre , on sera porté naturellement
à penser que les deux peuples ont été unis ou rapprochés
à une époque quelconque. D’un autre côté
on s’expliquerait facilement une différence complète
de langage entre deux tribus exactement de la même
ra c e , juxtaposées, mais n’ayant aucune relation
entre elles depuis une période infiniment longue.
On s a i t , de re s te , d après les récits des voyageurs,
combien les idiomes varient en Amérique entre les
indigènes.
Un fait remarquable peut diminuer aux yeux des
anthropologistes l’importance des idiomes. Il semble
qu’aucune langue ne soit entièrement inaccessible à
tous les hommes. On a trouvé par la comparaison,
dans toutes les langues, particulièrement dans les
Anlliropologic. ^