Dissent rien de ce côté. Avec si peu, on ne saurait
aller loin.
Les caractères physiques des autres Polynésiens se
retrouvent, suivant les navigateurs, chez les Sa-
inoans : y a-t-il identité? Après avoir vu les Noukahiviens,
les Taïtiens, les Tongans, distinguerait-on
ou ne distinguerait-on pas au milieu d’eux un Sa-
moan? C’est ce que ne nous pouvons d ire , et cela
pourtant aurait son importance.
En examinant le buste du jeune homme d’Oponlou
représenté dans l’atlas de M. Dumoutier, et le comparant
avec ceux des Mangaréviens, des Kanakes des
Marquises, etc., il nous est impossible de saisir une
différence qu’il soit permis de regarder comme n ’étant
pas purement individuelle; mais, encore une
fois, on ne saurait s’arrêter à une opinion avec des
matériaux si peu nombreux.
Les navigateurs comme Bougainville, Lapeyrouse,
Kotzebue, ont cité les Samoans comme l’un des plus
beaux peuples de la Polynésie. A cet égard, Lapeyrouse
paraît même leur accorder une supériorité sur
tous les autres; il vante leur haute stature et leur vigueur.
A cause de la couleur de la peau plus foncée
chez ces insulaires que chez les autres Polynésiens,
le célèbre navigateur français est porté à regarder
la population des îles Samoa comme formée par un
mélange entre les Polynésiens et les habitants des
nouvelles Hébrides : fait, en réalité, assez peu vraisemblable
; aussi Prichard remarque que ceci est à
peine compatible avec cette circonstance, que les
Samoans ont des cheveux longs et flottants. Au dire
de Bougainville également, ces insulaires seraient
d’une couleur très-foncée, à peu près de la nuance
‘ du bronze.
D’un autre côté, suivant Lesson , « les Papouas ou
» noirs océaniens auraient envoyé des colonies sur
» les îles des Navigateurs et y auraient donné nais-
» sance à la variété hybride ou négro-océanienne qu’on
» y connaît. »
M. Jacquinot maintenant nous dit : « Nous avons
» eu occasion d’examiner un très-grand nombre de ces
» insulaires; non-seulement nous les avons trouvés
» en tout semblables à ceux des îles Marquises et de la
» Société, mais encore nous n ’avons aperçu chez
» aucun d’entre eux de trace de ce mélange avec
» l’espèce nègre. »
Enfin, à l’égard des Samoans, le docteur Pickering
s’exprime ainsi : « Dans l’aspect de la popula-
» tion, je n’ai pu trouver aucune différence avec celle
» de Taïti. J ’ai vu les mêmes hommes robustes et quel-
» quefois des individus véritablement de proportions
» herculéennes. L’âge des héros existe encore dans
» cette partie du globe, et je suis porté à penser que
» les héros d’Homère auraient eu probablement à
» souffrir d’une comparaison avec quelques-uns des
» hommes de Samoa et de Tongatabou. »
Ainsi les récits des divers voyageurs ne peuvent
même nous éclairer complètement sur la couleur de
la peau des Samoans; pour les uns, ces insulaires
seraient pareils aux Taïtiens ; pour les a u tre s , d’une