souvent c rép u s , une taille moyenne et une couleur
brune olivâtre.
Cette description ne peut s’appliquer presque en
rien aux hommes de Nougounor, représentés dans
notre atlas; cependant M. Jacquinot en tire une
conclusion absolument différente; cet observateur
croit voir dans les Pouynipètes un mélange du type
carolin avec la race noire, où le premier resterait
dominant; ce seraient en un mot des espèces de
mulâtres. Cette opinion ne nous semble établie sur
aucune preuve.
On sent quel vaste champ de recherches reste aux
explorateurs ; combien il serait à désirer que ceux qui
visiteront les îles de l’Océanie s’attachassent à re cueillir
un grand nombre d’empreintes du visage de
ces insulaires et de portraits pris au daguerréotype ;
combien il serait utile aussi que l’on s’attachât à se
procurer des crânes et même d’autres parties du
squelette en quantité considérable! C’est seulement
avec de tels éléments que la science anthropologique
pourra progresser. On le voit à chaque p a s , rien de
contradictoire comme les impressions des voyageurs.
Les uns considérant des hommes qui se ressemblent
beaucoup en réalité, les déclarent absolument de
même r a c e , absolument comme une personne peu
exercée en voyant plusieurs espèces voisines d’animaux
, et ne sachant pas saisir les différences n ’hésite
pas à les trouver toutes pareilles. Les autres au contraire,
mieux doués sous le rapport du tact de l ’observation
, ce qui n’est pas départi à tout le monde.
sont frappés par des dissemblances qui avaient
échappé aux premiers et voient des types différents
là où les précédents avaient c ru voir des types identiques.
De là cette confusion répandue de tous côtés.
A ceci vient s’ajouter un nouveau sujet d’embarras
pour l’anthropologie. Un voyageur a-t-il vu
au milieu d’un archipel douze ou quinze individus
sur une petite île , aussitôt il se plaît à généraliser ;
il parle de tous les habitants de l’archipel comme
s’il les avait vus, tandis que souvent le type principal
de la masse de la nation lui est resté étranger.
Or quand il s’agit d’un immense groupe d’î le s ,
tels que les Carolines, compris entre des terres
comme la Nouvelle-Guinée , les Philippines, les îles
orientales de la Polynésie, peuplées d’hommes si
différents les uns des autres, quand on sait que les
îles Viti et Tonga, si rapprochées les unes des autres,
ne sont pas occupées par les mêmes races d’hommes,
on a aisément une idée de la valeur de quelques
observations faites soit sur une seule c ô te , soit sur
quelques individus que l’on a rencontrés dans une
pirogue.
ARCHIPEL DES MARIANNES.
Bustes, pl. 10 , pl. 12 , fig. 2. — Crânes, pl. 39.
Aux îles Mariannes, situées au nord et un peu à
l’ouest des Carolines, la population est sensiblement
la même d’après les observations de presque tous les