les n o irs , principalement, il y a sans doute moins
d’homogénéité qu’on le pense généralement.
La race polynésienne couvre à peu près sans p a rtage
l’archipel Pomotou ou les îles Gambier, l’archipel
des Marquises ou les îles Noukahiva, l’archipel
de la Société et sans doute les îles de Cook,
l’archipel Hawaï ou les îles Sandwich, l’archipel
des Navigateurs ou les îles Samoa; l’archipel Tonga
ou les îles des Amis et enfin la Nouvelle-Zélande. La
race polynésienne se trouve ainsi répandue sur des
terres disséminées entre le 25“ degré de latitude
septentrionale et le 50“ degré de latitude a u s tra le ,
c’est-à-dire dans un espace du sud au nord d’environ
1875 lie u e s , et entre le 105“ degré et le 165“ degré
de longitude occidentale du méridien de P a ris, si
nous comptons de l’île Salas y Gomez ju sq u ’à la côte
occidentale de la Nouvelle-Zélande, c’est-à-dire une
étendue de 1500 lienes.
Tous les hommes de cette race polynésienne, séparés
les uns des autres par des étendues de mer plus
ou moins considérable , se ressemblent à un haut
degré. Partout ils ont une stature élevée, des formes
ro b u ste s, le cou ép ais, le visage massif, le front
étroit et déprimé, les yeux petits et noirs, le nez
c o u rt, proéminent, la rg e , souvent un peu aquilin,
la bouche g ran d e , les lèvres médiocrement épaisses,
la barbe r a r e , les cheveux noirs et soyeux, la couleur
de la peau b istré e , un peu plus ou un peu moins
claire.
Le c rân e, chez tous les Polynésiens, se faitremarquer,
en le considérant de face, comme ayant les
côtés très-parallèles, par suite du développement de
l’os frontal et de rélargissement du maxillaire, et
surtout par la forme pyramidale.
Partout cette race est à un degré de civilisation
fort peu avancée : la construction de quelques grossières
p iro g u es, la confection de quelques armes et
d’étoffes plus ou moins parfaites, constituent à peu
près toute son industrie : là , existent des habitudes
d’an thropophagie, la pratique du tatouage , des
idées de religion vagues et plutôt superstitieuses;
é c ritu re , histoire tout cela y est inconnu.
Toujours il semble bien que les caractères physiques
étant rigoureusement déterminés chez un
peuple en même temps que son état de civilisation,
il suffirait de reconnaître l’analogie dans les caractères
physiques d’un autre peuple plus ou moins
séparé du premier pour concevoir une idée assez
juste de la somme d’intelligence qui s’y p ro d u it,
c’est-à-dire de son état de civilisation.
En comparant les Polynésiens les uns aux a u tre s ,
on reconnaît quelques légères différences anthropologiques
de peuple à peuple qu’il ne nous a pas été
possible de préciser toutefois comme nous l’aurions
désiré. Avec ces différences apparaissent des nuances
dans l’état de civilisation.
Les peuples de Gambier, de Noukahiva, de Taïti
se ressemblent extrêmement sous tous les rapports;
les naturels de Sandwich, très-semblables aux précédents,
ont une civilisation analogue. Les peuples