En ré sum é , des populations noires à cheveux crépus
couvrent une partie des terre s intertropicales de
rO c é a n ie , présentant toutes des caractères propres
à les faire ra tta ch e r à un type commun. Reste à
déterminer si c’est une ou plusieurs races que l’on
doit compter comme se ra ttach an t à ce type. Nous
inclinons vers la pluralité à raison des différences
déjà constatées entre les Vitiens, les Salomoniens et
les Nouveaux-Guinéens.
En dernier type océanien demeure à m en tio n n e r,
c’est le type a u stra lien , celui qui couvre to u te 'l’éten-
diie de la Nouvelle-Hollande ou Australie. Malgré la
plus grande analogie dans la couleur des Papous et
des Australiens, les voyageurs s’accordent à reconnaître
un type bien distinct dans ces d e rn ie rs, tan t il
paraît que leur aspect est particulier. Il est bon de
d ire , de suite que leurs cheveux les font distinguer
du premier coup d’oe il, ceux des Australiens étant
lis se s, soyeux et nullement crépus ou d’apparence
laineuse comme ceux des Papous.
Les Australiens ont une stature peu é levée , des
membres déplorablement grêles , circonstance peut-
être due uniquement à de fâcheuses influences lo cales;
le visage c o u rt, d’une extrême la id eu r, le
iro n t trè s -é tro it, les yeux p e tits , noirs et enfoncés,
le nez déprimé avec les narines la rg e s, la bouche fort
g ran d e , la barbe assez épaisse, le corps généralement
trè s-v e lu , les cheveux noirs et lisses, la peau
d’un noir cu iv reu x , sans doute un peu plus intense
que chez les Papous.
Le crâne est très-semblable dans sa forme et dans
ses proportions à celui de ces derniers. L’absence de
matériaux suffisants ne nous a pas permis d’en établir
tous les caractères. Au type australien devraient peut-
être se rattach er encore les naturels de la Tasmanie
ou Terre de Van-Diémen ; cependant ceux-ci ayant
les cheveux crépus et quelques caractères distinctifs
dans les tra its du v isag e , il y a lieu de croire qu’ils
appartiennent à une race distincte.
Les Australiens et Tasmaniens, chez lesquels la
forme humaine est la plus dégradée, doivent être
classés à peu près au dernier échelon dans le genre
humain. Là, on peut dire qu’il n’y a plus trace de civilisation
; ce sont des groupes d’hommes sauvages vivant
à bien peu de chose près comme des animaux, sans
que le contact des Européens qui depuis longtemps
ont visité ou envahi une partie de leur pays ait eu
sur eux aucune influence marquée.
Malgré la vaste étendue du continent a u s tra lie n ,
on a reconnu sur tous les points visités une grande
homogénéité parmi les habitants et to u t concourt
à nous m o n tre r qu’il n ’existe que des différences
fort légères en tre ces populations australiennes du
n ord et du su d , de l’est et de l’o u e st, malgré une
étendue de plus de 25 degrés en latitude et de AO
en longitude.
En résumé, l’Océanie est habitée par des populations
appartenant au moins à six types différents,
et quelques-unes d’entre elles se rattach en t sans
doute à des races qui devront être distinguées les unes